Conférence de Lambeth : business as usual…*
« Nous savons tous que nous nous trouvons au cœur d’un des défis les plus graves qu’ait dû affronter la famille anglicane au cours de son histoire ». Voilà ce que reconnaît le Dr Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry, métropolitain de la province de Cantorbéry de l’Église d’Angleterre, et « primat de toute l’Angleterre » [1], dans son discours prononcé le dimanche 20 juillet lors de la séance plénière d’ouverture de la Conférence de Lambeth.
Une séance plénière loin d’avoir fait le… plein, car si la Conférence de Lambeth est supposée réunir une fois tous les dix ans et à l’invitation de l’archevêque de Cantorbéry tous les évêques anglicans du monde, tous n’ont pas estimé devoir y déférer cette année. Avec quelque optimisme, le site officiel de la Conférence de Lambeth croyait, avant que ne s’ouvre cette réunion, pouvoir annoncer [2] la présence de plus de 800 évêques : ils ne sont que 650 ; 230 évêques, donc 5 primats sur 38, l’ont boycottée : du jamais vu depuis la première Conférence de Lambeth en 1867 !
Le Dr R. Williams a beau ironiser, sans doute pour détendre l’atmosphère, sur les “unes” de journaux annonçant « la fin de la communion anglicane », il n’en reconnaît pas moins « qu’il est pourtant vrai que des choix devront être faits au cours des semaines que nous passons ensemble ». Des choix qui devront s’exprimer en résolutions. Toutefois, il s’empresse de rassurer ses auditeurs quant à l’aspect contraignant que pourraient revêtir ces résolutions pour chacun des évêques présents : « de résolutions qui ont été votées depuis 1867, vous en découvrirez beaucoup, et sur des sujets vraiment importants, qui n’ont jamais été suivies d’effets »… Il n’y a donc pas lieu pour les évêques anglicans de trop s’inquiéter – et pour nous de trop attendre des « résolutions » de la Conférence de Lambeth...