Une vaste exposition au Centre Pompidou présente le cubisme. C’est en 1907, à Paris, que naît ce mouvement artistique qui s’éteint en 1917 mais qui aura une influence majeure sur l’art à venir. Georges Braque et Pablo Picasso en sont les initiateurs, eux-mêmes étant très marqués par la peinture de Cézanne, les sculptures de Gauguin et les arts dits primitifs. Ces objets d’art africains et océaniens sont collectionnés par les artistes européens (Derain, Braque) dès 1905 ; une vitrine à l’entrée de l’exposition en présente un certain nombre. Guillaume Apollinaire les admirait. Et puis il y a deux œuvres de Cézanne, deux œuvres qui influencent profondément le jeune Picasso. Ainsi, le portrait d’Ambroise Vollard (1899), où la psychologie du personnage est oubliée au profit de la forme traitée suivant des lignes perpendiculaires et des couleurs restreintes posées en aplats savamment organisés. En 1910, Picasso portraiture le même personnage, reconnaissable, et qui semble apparaître dans d’habiles accumulations de facettes grisées qui deviennent sur d’autres œuvres de plus en plus difficiles à déchiffrer. Lié d’amitié avec Georges Braque, ils travaillent ensemble au point qu’il devient quasi impossible de différencier les deux auteurs des tableaux de cette époque… Leurs recherches plastiques se développent avec des collages et toujours quelques références figuratives (des doigts, une pipe, des lettres…) pour ne pas être abstrait. Leurs toiles deviennent des sortes de rébus complexes. Par ailleurs, l’exposition montre la diversité de ce mouvement avec ses suiveurs peintres – Gleizes, Fernand Léger, les Delaunay avec leurs joyeuses couleurs (…) – et sculpteurs – Brancusi, Laurens, Lipchitz…
Un panorama historique intéressant sur une époque de recherches plastiques qui a contribué à modifier notre rapport à l’art et dont Apollinaire donne une définition éclairante : « Le cubisme authentique, si l’on veut s’exprimer d’une manière absolue, serait l’art de peindre de nouvelles constellations avec des éléments formels empruntés, non à la réalité de la vision, mais à celle de la conception » (1913).
Jusqu’au 25 février 2019. Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris. Tous les jours de 11 h à 21 h sauf le mardi.