Le 5 novembre 2024, Donald Trump remportait les élections américaines, devenant ainsi le 47e président des États-Unis. Alors que les électeurs se sont focalisés sur la sécurité et le pouvoir d’achat, plusieurs conflits en cours dépendent largement des décisions de Washington.
Dernier jour des élections aux États-Unis : le 5 novembre, les citoyens de la première puissance mondiale désignaient leur Président. Dans la matinée qui suivait, avant même les résultats officiels, on comprenait que Donald Trump l’avait emporté. Dans le reste du monde, on attendait le nom du vainqueur avec anxiété tant les conséquences du choix des États-Uniens sont importantes pour les autres pays. Plusieurs conflits en cours dépendent largement des décisions de Washington. De même que l’avenir de l’Iran.
L’Amérique d’abord
D’évidence, les électeurs américains sont loin d’avoir tous à l’esprit ces enjeux. Ils ont voté pour des choses plus terre-à-terre, des choses qui touchent plus directement leur quotidien. Comme l’immigration devenue chez eux aussi incontrôlable, comme la remise en question des « droits LGBT », pour reprendre la désignation des milieux bien-pensants, ou comme la charge fiscale que l’on souhaite toujours plus légère. Reprenant à leur compte ce « package », les partisans de Trump se retrouvent dans son slogan : « America first » (l’Amérique d’abord). C’est en effet une promesse de penser d’abord aux intérêts des États-Unis parce qu’elle sous-tend une réduction des dépenses d’intervention à l’étranger et donc des taxes. Alors Trump va-t-il caler sa politique étrangère sur son discours électoral ? Nous le savons capable de se désavouer comme de prendre des décisions contre-productives. Nous l’avons vu avec le retrait brutal des forces américaines d’Afghanistan. L’abandon de ce pays aux Talibans est une tragédie dont l’Occident risque de payer le prix fort. De même que l’abandon d’un bastion sur le débouché terrestre de la Chine est une erreur stratégique incompréhensible. Nous pouvons craindre aussi un désengagement d’Ukraine. Mais rien n’est sûr parce que, sur ce terrain, Trump est aussi dans une relation d’ego avec Vladimir Poutine. Que celui-ci blesse sa fierté ou ne saisisse pas la balle au bond et le nouveau locataire de la Maison blanche pourrait, au contraire, durcir sa position contre la Russie.
Un jeu subtil
Aussi bien dans le cas d’un repli stratégique que dans celui d’un renforcement interventionniste, l’Europe se retrouverait aux premières loges. Seule face à une Russie se voyant le terrain libre pour entrer en Pologne ou dans les Pays…