> L’Essentiel de Thibaud Collin
La doctrine de la royauté sociale du Christ n’a pas très bonne presse, même au sein de l’Église. Ses fondements scripturaires et théologiques sont pourtant clairement posés dans le Catéchisme de l’Église catholique et avaient été développés par Pie XI dans Quas primas. Mais quelles en sont les conséquences dans une société aussi déchristianisée que la nôtre et dans nos vies quotidiennes ?
La doctrine de la royauté sociale du Christ est-elle obsolète ? Alors que l’an prochain nous célébrerons le centenaire de l’encyclique Quas primas de Pie XI instaurant la fête du Christ-Roi le dernier dimanche d’octobre, la question mérite d’être posée tant elle semble décalée au regard de la situation spirituelle, politique et sociale de nos sociétés. Impression renforcée par l’absence de référence à une telle doctrine dans le discours de la plupart de nos pasteurs qui semblent, au mieux, gênés pour en parler et, au pire, convaincus que cette doctrine est un résidu encombrant d’un âge de chrétienté désormais révolu. De plus, l’encyclique de Pie XI n’était-elle pas liée au programme de l’Action catholique qui a depuis longtemps fait long feu ? Sans parler des effets ecclésialement délétères de l’actualisation marxisante de la royauté du Christ par les tenants de la théologie de la libération à partir des années 1960.
Un culte authentique, individuel et social
Comme on sait, la réforme liturgique a modifié quelque peu la fête en la plaçant à la fin de l’année liturgique et en la dénommant fête du Christ Roi de l’Univers. Le Catéchisme de l’Église catholique promulgué par saint Jean-Paul II affirme pourtant ceci :
« Le devoir de rendre à Dieu un culte authentique concerne l’homme individuellement et socialement. C’est là “la doctrine catholique traditionnelle sur le devoir moral des hommes et des sociétés à l’égard de la vraie religion et de l’unique Église du Christ” (DH 1). En évangélisant sans cesse les hommes, l’Église travaille à ce qu’ils puissent “pénétrer d’esprit chrétien les mentalités et les mœurs, les lois et les structures de la communauté où ils vivent” (AA 10).
Le devoir social des chrétiens est de respecter et d’éveiller en chaque homme l’amour du vrai et du bien. Il leur demande de faire connaître le culte de l’unique vraie religion qui subsiste dans l’Église catholique et apostolique (cf. DH 1). Les chrétiens sont appelés à être la lumière du monde (cf.…