Accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie

Publié le 21 Août 2025
Trump arménie

Donald Trump avec le Premier ministre arménien et le président azéri à la Maison Blanche (The White House, Public domain).

Un accord de paix a été signé ce 8 août à la Maison Blanche entre le Premier ministre arménien et le président d’Azerbaïdjan. Est-ce le retour tant attendu de la paix entre les deux peuples ou une simple déclaration de principes sans réels effets ?

  Le 8 août, sous le regard triomphant de Donald Trump, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev apposaient leurs signatures à côté de la sienne, sur un accord de cessation du conflit entre leurs deux pays. À première vue, c’est un succès notable, pour le président américain, que d’avoir obtenu pareil engagement de la part de deux États en tension, et plusieurs fois en guerre ouverte depuis l’effondrement de l’Union soviétique dont ils faisaient partie. Mais le plus étonnant est ailleurs. L’Azerbaïdjan est coupé du Nakhitchevan, territoire relevant de sa souveraineté, par l’Arménie. Or, Pachinian a accepté qu’un couloir de transit traversant son pays reliât ces deux parties de l’Azerbaïdjan. Pour bien comprendre, il faut regarder la carte.

2020 Nagorno Karabakh ceasefire map.svg Arménie

Carte de l’accord de cessez-le-feu sur le Haut-Karabagh de 2020. © Mapeh, CC BY-SA 4.0

Si le sud de l’Arménie apparaît comme le passage obligé de ce couloir, cette région est aussi celle qui donne sur l’Iran et la seule à ouvrir l’accès de ce pays à Erevan. Arrivé à ce point, il convient de prendre conscience de la situation politique de l’Arménie sur le plan international. Sur ses frontières, pour des raisons historiques, elle connaît l’animosité de la Turquie doublée de son différend territorial avec l’Azerbaïdjan. Elle croyait pouvoir compter sur la Russie, mais cette dernière l’a laissée choir pendant l’attaque menée par l’Azerbaïdjan pour récupérer le Haut-Karabakh en septembre 2023. Quant à l’Union européenne, en première ligne la France, elle n’a pas montré beaucoup d’enthousiasme pour voler au secours de cette position chrétienne située sur les frontières de l’Islam.

Un Iran isolé

Aussi, l’Iran, lui-même très seul face à l’Occident et aux Arabes, s’est-il rapproché de l’Arménie jusqu’à en faire son alliée politique. En outre, cette dernière a ainsi trouvé le moyen de combler ses besoins en énergie chez son voisin iranien quand l’Azerbaïdjan, lui-même producteur de gaz et de pétrole, lui oppose un embargo. La dépendance d’Erevan à la république des ayatollahs rend incompréhensible l’engagement pris par Pachinian. En effet, d’après le texte de l’accord, sur le couloir…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Alain Chevalérias

Ce contenu pourrait vous intéresser

International

La France, cible de l’Iran

Le 22 octobre, on apprenait la libération conditionnelle de Mahdieh Esfandiari sur décision du tribunal, contre l’avis du procureur. Cette Iranienne, lacée en détention provisoire le 28 février, sera jugée en janvier prochain pour apologie du terrorisme.

+

iran
InternationalBioéthique

Abolition de la GPA : une semaine historique à l’Onu

Dans un rapport du 1er octobre, Reem Alsalem, rapporteur spécial des Nations unies sur la violence contre les femmes et les filles, a qualifié la gestation pour autrui de « forme d’esclavage moderne », et appelé à l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant interdisant la GPA « sous toutes ses formes ». 

+

gpa
International

Ce que l’Europe et l’Amérique doivent à l’Espagne. Entretien avec Marcelo Gullo (2/2)

Entretien partie 2 | Le 7 octobre, l'historien et politologue argentin Marcelo Gullo Omedeo publiait son dernier ouvrage, Lepanto : Cuando España salvó a Europa (Lépante. Quand l'Espagne a sauvé l’Europe). À cette occasion, Arnaud Imatz, docteur en sciences politiques et hispaniste, s’est entretenu avec l’auteur sur l’apport de l’Espagne dans l’histoire de l’Europe et des Amériques.

+

Espagne