Dans l’histoire du christianisme, de la philosophie et de la théologie, saint Augustin reste l’un des grands maîtres, référence essentielle à la fois pour son apport de fond et pour son parcours. Il a retracé dans Les Confessions, modèle du genre, sa marche vers le christianisme, livrant ainsi un témoignage d’une grande beauté littéraire et d’une profonde élévation spirituelle. Son empreinte sur la théologie chrétienne a été décisive et saint Thomas d’Aquin, auquel on se plaît à l’opposer, ne cesse pourtant de s’y référer dans la plus grande partie de ses œuvres. Plus près de nous, Augustin fut l’un des maîtres de Benoît XVI, certainement le pape le plus augustinien depuis des siècles. En dehors même de l’Église, la figure et l’œuvre d’Augustin d’Hippone continuent de fasciner et de trouver des lecteurs nouveaux, sensibles à sa pensée, à son style et à son questionnement. En 1998, la collection de La Pléiade avait publié un premier volume « Saint Augustin », offrant Les Confessions dans une traduction de Patrice Cambrienne ainsi que divers « petits » traités qui ne sont pas à négliger, comme Le Maître, Le Libre Arbitre, Le Mensonge, d’autres encore. Un deuxième volume était consacré à ce chef-d’œuvre augustinien qu’est La Cité de Dieu dans lequel l’auteur offre ce résumé éloquent : « Deux amours ont donc bâti deux cités : celle de la terre par l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, celle du ciel par l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi. » Enfin, un troisième volume sobrement intitulé « Philosophie, catéchèse, polémique » réunissait dix ouvrages d’Augustin comme Enseigner le christianisme ou La Trinité. Cet ensemble était mené par un spécialiste du Docteur de la grâce, Lucien Jerphagnon (1921-2011), qui a voué sa vie à l’Antiquité.
La même collection de La Pléiade propose aujourd’hui un magnifique coffret rassemblant les deux premiers volumes de cette trilogie (Les Confessions et La Cité de Dieu), permettant ainsi au lecteur contemporain de plonger dans ces chefs-d’œuvre de l’évêque d’Hippone tout en profitant des notices explicatives et des notes scientifiques qui font l’un des grands intérêts de la célèbre collection. Magnifiquement illustré d’une représentation d’Augustin à son bureau par Vittore Carpaccio (vers 1465-1525), ce coffret séduira ceux qui veulent associer…