Juriste et historien, Jean-Louis Harouel s’attaque dans un livre récemment paru* au mythe de l’égalité. Il postule que cette « passion laide » contemporaine, destructrice de la famille, entre autres, ne sert en rien les intérêts d’une population, en montrant que seule l’inégalité, créatrice de richesses, encourage la production et par là-même augmente le niveau de vie et conditionne le progrès moral et scientifique. Entretien avec Jean-Louis Harouel sur son livre Les Mensonges de l’égalité. Ce mal qui ronge la France et l’Occident.
Dans votre essai Les Mensonges de l’égalité, vous déplorez que « les nations suicidaires de l’Europe occidentale [soient] en train de mourir d’égalité ». Comment la passion égalitaire a-t-elle détruit la famille et est-elle en passe de détruire les peuples européens ?
C’est dans une grande mesure au nom de l’égalité qu’ont été adoptées les réformes destructrices de la famille (culminant avec le mariage homosexuel) et les politiques publiques responsables du déficit des naissances qui détruit lentement mais sûrement les pays d’Europe occidentale (abandon de la politique familiale, sacralisation de l’avortement, etc.). Et le projet égalitaire mondial qui inspire le « droits-de-l’hommisme » nous invite à accepter que l’insuffisance des naissances européennes soit compensée par le « Grand Remplacement ».
La seule égalité naturelle est celle de tout homme devant la mort. Quels sont les paradoxes de la recherche – utopique – de l’égalité en toutes choses ?
Ces paradoxes sont innombrables, mais le plus évident est que toute action visant à éliminer une inégalité se trouve à l’origine d’une autre forme d’inégalité souvent pire que celle qu’on entendait combattre. Ainsi, le saccage de la qualité de l’enseignement français au nom de l’égalité a rendu l’école bien plus inégalitaire qu’elle ne l’était.
Vous écrivez que « l’actuelle passion de l’Occident pour l’égalité est de nature religieuse », mais il semble que vous ne soyez pas d’accord avec Chesterton qui parle de « vieilles vertus chrétiennes devenues folles » en ce qui concerne l’égalité. De quelle religion parlez-vous ? Dans quelle mesure l’idée d’égalité n’est-elle pas tant causée par le christianisme que par ses hérésies ?
Encore qu’on l’oublie trop, le christianisme n’est pas une promesse politique et sociale, mais une religion du salut dans l’au-delà. L’égale sollicitude de Dieu pour chaque être humain s’inscrit dans une perspective céleste et ne change…