Czeslaw Milosz, poète et libérateur de la pensée

Publié le 28 Juin 2024
Czeslaw Milosz

© Artur Pawłowski, CC BY-SA 4.0

Prix Nobel de littérature en 1980, héros national en Pologne, Czeslaw Milosz, auteur d’une vingtaine de recueils de poèmes, fut aussi essayiste et finit par fuir et combattre par ses écrits le communisme qui écrasait son pays. Son œuvre témoigne d’une évolution religieuse et de sa lutte avec la foi. Portrait d’un écrivain peu connu en France, alors que nous fêterons ce 14 août les vingt ans de son rappel à Dieu.

  Czeslaw Milosz est mort il y a vingt ans. Il naît en 1911 dans une famille de la Lituanie alors russe. Il connaît très jeune la notoriété comme poète « catastrophiste » à Wilno (Vilnius). Il participe à la résistance contre l’occupant allemand mais, après 1945, croyant que la Pologne conservera une autonomie réelle malgré la présence de l’Armée rouge, il sert le régime communiste comme diplomate, à New York puis à Paris. Revenu de ses illusions, il demande l’asile politique à la France en 1950 et publie en 1953 La Pensée captive, puis en 1959 Une autre Europe.  

Il nourrit la dissidence

En 1960, il part enseigner en Californie. Il alterne la publication de recueils de poèmes et d’essais sur la littérature, la culture et, de plus en plus, la philosophie et la religion. Ses livres circulent clandestinement en Pologne et nourrissent la dissidence. Avec Jean-Paul II et Lech Walesa, il incarne la résilience victorieuse de la Pologne en 1980, année où il reçoit le Nobel de Littérature. Ce prix assure la notoriété mondiale de celui en qui beaucoup voient le plus grand poète de son époque. Solidarnosc fait figurer des vers de son poème « Toi qui as lésé l’homme simple » sur le monument de Gdansk à la mémoire des victimes du régime communiste. Son voyage en Pologne en 1981 est triomphal, sans doute le seul poète à jouer un rôle dans l’histoire de sa nation au XXe siècle. Mais son œuvre est bientôt censurée à nouveau avec la loi martiale imposée par le gouvernement communiste. Après 1989, il retourne en Pologne.  

Une pensée libératrice

La Pensée captive, publiée l’année de la mort de Staline, pleuré par l’intelligentsia occidentale, contrairement aux peuples asservis d’Europe centrale, est la démonstration minutieuse des mécanismes d’asservissement des intellectuels par le totalitarisme communiste, y compris nombre de catholiques, aussi bien traditionnels que progressistes, pris dans une spirale de mensonge schizophrénique qui prépare l’instauration d’une nouvelle religion, le matérialisme…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Didier Rance

Ce contenu pourrait vous intéresser

Culture

Que la Croix demeure ! Les aventures de SOS Calvaires, et autres récits

Recensions adultes | La Rédaction de L'Homme Nouveau vous propose une page culture, avec un choix de quelques récits comme Que la Croix demeure ! SOS Calvaires au secours du patrimoine ou bien Des gens sans importance. Petits récits du grand âge, ou encore En Provence sur les traces de Marie Madeleine, mais aussi quelques livres religieux, essais, CD ou DVD. Paru dans le n° 1810.

+

livres récit
CultureLectures

La merveilleuse histoire de La Petite Veilleuse de Jésus

Recension jeunesse | Dans cette page culture, nous vous proposons des livres pour les enfants, notamment la merveilleuse histoire de La Petite Veilleuse de Jésus, racontée par Marija Krebeljainsi et illustrée par Clémence d’Ogny, ainsi que des boites de cartes pour se familiariser avec l'Écriture sainte. Paru dans le n° 1810.

+

enfant histoires
Culture

Charette revisité

ENTRETIEN | Revenue sur le devant de la scène au moment de la sortie du film Vaincre ou Mourir, la figure de Charette, général de la Vendée militaire, vient de faire l’objet d’une nouvelle biographie par Anne Bernet. Entretien avec l’auteur sur un personnage clé de l’épopée contre-révolutionnaire, passionnant, controversé, héroïque et qui cache encore quelques mystères.

+

charette