Une fête de la sainteté
Chaque église particulière célèbre à une date propre la fête de la dédicace de ses sanctuaires, mais cette célébration s’insère le plus souvent dans le cadre de la fin de l’année liturgique.
Le mystère de l’Église, contemplé dans la vie des saints qui forment les pierres vivantes de l’édifice spirituel, manifeste également toute sa beauté à travers la liturgie de la dédicace, véritable fête de la sainteté dans ses dimensions sociale et sacrale.
Le temple terrestre dans lequel Dieu vient établir sa demeure reflète pour nos âmes le sanctuaire de l’éternité où la louange s’élève sans fin du chœur des élus vers le trône de la majesté divine.
« J’adorerai dans votre temple saint »
C’est ce qu’exprime l’alléluia de la messe de la dédicace, un 7e mode plein d’enthousiasme mais aussi tout pénétré du sentiment d’adoration qui émane du texte du verset : « J’adorerai dans votre temple saint et je chanterai une louange à votre nom ». La mélodie du jubilus monte avec élan et ferveur de la tonique sol (*) vers la dominante ré (*) qu’elle dépasse même en atteignant le mi (*), avant de revenir sur le sol et de se poser sur une première cadence très nette, bien rendue par l’intervalle final de quarte do-sol. Après le quart de barre (*), une belle ondulation très souple, descendant jusqu’au fa grave puis remontant jusqu’au ré, précède la large et paisible succession des do, si expressive du regard contemplatif posé sur les symboles créés qui l’entourent de toutes parts, dans l’édifice sacré. La cadence finale, ferme et appuyée, ponctue par un solide acte de foi l’émerveillement que traduit si bien la mélodie aérienne.