L’arrestation de Jésus chez saint Jean : le Christ se livre par amour

Publié le 03 Sep 2025
L'Arrestation du Christ

L'Arrestation du Christ, par Jacob Jordaens.

Le 27 août dernier, le Pape a prononcé une catéchèse sur l’arrestation de Jésus, dans le cadres des audiences jubilaires « Jésus-Christ notre espérance » : III. La Pâque de Jésus. 4. L’arrestation. « Qui cherchez-vous ? » (Jn 18, 4). 

 

Poursuivant son étude sur la Passion du Christ, dans le cadre des audiences sur Jésus notre espérance, le Pape s’arrête lors de l’audience générale du 27 août dernier sur l’arrestation de Jésus au Jardin des oliviers, selon le récit de saint Jean. Les récits évangéliques s’accordent, mais l’orientation de chacun d’eux se manifeste clairement.

Saint Luc sur plus d’un point se rapproche de saint Jean, notamment en insistant sur l’« heure des ennemis et la puissance des ténèbres », et sur la « Miséricorde Incarnée » se penchant sur les misères humaines, comme le Bon Samaritain. On peut penser qu’ils puisèrent tous les deux à la même source de miséricorde qu’était le Cœur immaculé de Marie.

Saint Jean, qui n’a pas le récit de l’agonie, fait débuter la Passion du Christ à l’arrestation, lorsque Jésus traversant le Cédron entre dans le jardin. Cette notion du jardin porte en elle une saveur exceptionnelle, évoquant à la fois le paradis des origines et le Cantique des Cantiques.

Jésus s’offre

Il nous présente la Passion comme un paradoxe : celui qui est recherché pour être mis à mort s’offre spontanément. Chez saint Jean, Jésus n’est pas capturé, mais il se laisse capturer. Jésus entre dans sa Passion en pleine conscience de sa divinité, lui, le Bon Pasteur qui cherche à préserver ses brebis.

Saint Jean omet le baiser de Judas, pourtant bien présent, mais désormais il agit sous l’autorité du prince de ce monde, qui ne peut rien cependant sans la permission divine et donc sans la permission de Jésus qui n’a pas besoin des hommes pour se livrer. Ce contraste entre Jésus et Judas est effectivement très saisissant. Toute une cohorte tremble devant l’affirmation de Jésus : « Je suis », qui renvoie à l’Exode. La présence de Dieu se manifeste devant l’injustice et la faiblesse humaine.

La lumière du monde brille, sans craindre d’être submergée par les ténèbres menaçantes sous la conduite du prince de ce monde. Devant la majesté divine éclate comme en contraste la lâcheté de Judas. Jésus parfaitement libre et majestueux prend lui-même l’initiative en allant d’emblée à la rencontre de la troupe.

Saint Jean nous présente un Jésus omniscient, sachant très bien le sort qui va lui être réservé. Le récit de l’arrestation s’articulant autour de la gloire et de la Croix est donc très riche dans l’Évangile selon saint Jean. Tout montre en lui le vrai Fils de Dieu et en même temps l’homme parfait.

L’obéissance par amour

« Qui cherchez-vous ? » Jésus sait tout comme Dieu, mais comme homme il ne recule pas devant l’angoisse et la peur. Il obéit à son Père avec amour. La Rédemption est une œuvre d’amour. Le sacrifice est parfait parce qu’il y a plénitude d’amour et par là plénitude de justice, comme l’enseigne Jean-Paul II au n. 7 de Dives in misericordia. Il se rend à ses ennemis, non par faiblesse, mais par amour. « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a envoyé son Fils unique, non pour perdre le monde, mais pour le sauver », dit Jésus au début de l’Évangile de saint Jean.

Ce récit de l’arrestation a une profonde richesse spirituelle et théologique que nous montre fort bien le Pape. Au cœur même de la nuit, alors que tout semble s’écrouler et que Satan est sûr de sa victoire, Jésus par sa puissance divine majestueuse nous enseigne que la vertu théologale d’espérance n’est en aucun cas une fuite, mais une décision impérée par l’obéissance et l’amour. Jésus homme nous montre que tout se gagne par la prière et la prière profonde à l’imitation du Christ lui-même toujours uni à son Père. L’heure pourtant reste dramatique. Jésus a toujours vécu pour elle, même si elle n’était pas encore venue comme à Cana.

Ne soyons donc pas troublés par la mort, qui est entrée dans la vie. Que Notre Dame du Stabat, Reine de la paix et source de toute consolation, nous enseigne à nous aussi à entrer librement dans la Passion pour devenir des associés de l’unique Rédempteur et des humanités de surcroît pour le monde qui en a tant besoin.

 

>> à lire également : Loi sur la fin de vie : La mort avant tout !

 

Un moine de Triors

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