Ces dernières années, le nombre d’ouvrages consacrés, en tout ou en partie, aux chrétiens d’Orient qui sont publiés chaque trimestre, voire chaque mois, dépasse celui du bon tiers de siècle qui va des années 1950 aux années 1980 ! Il est vrai que le retard était grand, doublé d’une certaine mauvaise conscience chez beaucoup. L’univers des chrétiens d’Orient apparaît de plus en plus dans sa richesse et sa complexité, non moins grandes qu’en Occident (le monde byzantin, le plus connu de loin, n’est que le Proche-Occident des Orients plus lointains). Les contributions de cet ouvrage, fruit de Journées d’études à l’Institut catholique de Toulouse, sont comme autant de plongées dans cet univers qui nous en ramène des perles, pour reprendre une image chère à saint Éphrem. L’amplitude en est vaste, de saint Paul à La Joie de l’Évangile du Pape François, et les contributeurs sont des universitaires spécialisés dans les thèmes qu’ils traitent.
Les synthèses (par exemple sur le salut des chrétiens selon la théologie islamique, sur l’identité culturelle des chrétiens aux débuts de l’islam) alternent avec les études fouillées (ainsi sur le dialogue d’Abraham de Tibériade et d’Abd-er Rahman, sur le rôle des copistes et enlumineurs chrétiens sous les Omeyades ou encore les querelles sur l’identité ethnique des chrétiens d’Irak). Un voyage aussi fructueux que dépaysant dans un monde plus que menacé.
Marie-Thérèse Urvoy (dir.), Les Chrétiens d’Orient, histoire et identité, Éditions de Paris, 222 p., 28 €.