Le procès de l’attentat de Nice vient de s’ouvrir dans un contexte de plus en plus antichrétien, caractérisé par des actes de violence contre des fidèles, des religieux et des édifices, partout en Europe mais particulièrement en France.
Le 10 février 2025 s’est ouvert devant la Cour d’assises spéciale de Paris le procès de Brahim Aouissaoui, auteur de l’attentat survenu le 29 octobre 2020 en la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice. Armé d’un couteau, il avait sauvagement assassiné trois fidèles : Nadine Devillers, Vincent Loquès, sacristain, et Simone Barreto Silva. Blessé par les forces de l’ordre lors de son interpellation, il comparaît pour assassinats à caractère terroriste. Fait exceptionnel, l’Église de France, par l’intermédiaire de la Conférence des Évêques de France (CEF) et du diocèse de Nice, s’est constituée partie civile. Une première dans l’histoire judiciaire française, témoignant de la volonté de faire reconnaître la dimension religieuse de l’attentat. Pour Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, cette démarche vise à affirmer la solidarité de l’Église avec les victimes et à obtenir la reconnaissance de la motivation anti-chrétienne de l’attaque. Dès le premier jour du procès, Brahim Aouissaoui a reconnu les faits tout en affirmant ne se souvenir de rien. Face aux familles des victimes et à la cour, il a alternativement admis sa responsabilité et déclaré ne pas comprendre comment il avait pu passer à l’acte. Une posture qui interroge sur sa stratégie de défense. Maître Philippe Soussi, avocat de l’une des familles, a insisté sur leur douleur : « Elles ont droit à cette colère. Elles veulent la vérité et la justice. »
Un contexte de plus en plus violent
Ce procès s’ouvre dans un contexte alarmant pour les chrétiens en France. Le samedi 22 février, un prêtre de 70 ans a été violemment agressé devant l’église Saint-Eusèbe à Auxerre. Alors qu’il ouvrait les portes de son église, deux individus l’ont insulté avant de le frapper au visage. Légèrement blessé mais en état de choc, il a été pris en charge par les secours. Si les motivations des agresseurs restent incertaines, les insultes proférées laissent peu de doute sur la nature antireligieuse de l’attaque. Selon le ministère de l’Intérieur, près de 1 000 actes anti-chrétiens ont été recensés en 2023, une augmentation qui s’inscrit dans une tendance plus large en Europe. L’Observatoire sur l’intolérance envers les chrétiens a dénombré 2 444 crimes de haine antichrétiens en Europe en 2023,…