La théorie de l’évolution, formulée par Lamarck en 1800 puis par Darwin en 1859, a contredit la doctrine catholique qui dit que Dieu créa le Ciel et la Terre, et toutes les créatures, y compris l’homme formé à partir « du limon de la terre ». Le concile provincial de Cologne, en 1860, a condamné « l’opinion de ceux qui ne rougissent pas d’affirmer que l’homme est issu, du moins en ce qui regarde le corps, d’une transformation spontanée d’une nature moins parfaite en d’autres de plus en plus parfaites, et finalement en la nature humaine ». En 1877, le pape Pie IX adressait un bref de félicitation à un auteur, Constantin James, qui venait de réfuter le darwinisme. Pie IX voyait dans la théorie de l’évolution non seulement la négation de Dieu comme créateur, mais aussi une affirmation matérialiste. Au XXe siècle, Pie XII, par l’encyclique Humani Generis, consacrée à diverses erreurs théologiques et philosophiques de notre temps, « n’interdit pas que la doctrine de l’évolutionnisme » soit discutée, y compris par les théologiens. Mais il maintient comme une vérité de foi que les âmes humaines sont créées directement par Dieu et il estime que le « polygénisme » – les êtres humains ne descendent pas d’un seul homme, Adam, mais de plusieurs hommes qui sont apparus en différents points du globe – n’est pas une « opinion conjecturelle » mais une affirmation qui contredit la Révélation. Anne-Edgar Wilke, qui rappelle les éléments de ce débat, apporte un faisceau de lumières très utiles et intéressantes tirées des Pères de l’Église. Il offre un florilège de textes des Pères (neuf grecs, neuf latins, un syriaque) auxquels il ajoute saint Thomas d’Aquin, le « Docteur commun ». La création de l’homme, par Dieu, est un événement qui dépasse la raison humaine (saint Athanase d’Alexandrie, saint Cyrille de Jérusalem, saint Jean Chrysostome). C’est une manifestation de la volonté de Dieu (saint Basile le Grand) et de sa toute-puissance (saint Grégoire de Nysse, saint Jean Damascène, saint Jérôme de Stridon). En créant Adam à partir de la terre et Ève à partir d’Adam, Dieu a « accompli un plus grand miracle qu’en ressuscitant des morts » (saint Augustin). Dieu « a mis au monde Adam en le faisant sortir de la terre vierge, a aussi formé sans lien charnel le second Adam dans le sein de la Vierge » (saint Éphrem de Nisibe). On ne peut citer tous les textes admirables qu’Anne-Edgar Wilke publie et qu’il…
Le Maître de la Terre, de retour sur les rayons
Recension | La Rédaction de L'Homme Nouveau vous propose une page culture, avec un choix de quelques livres religieux, essais ou CD, notamment Le Maître de la Terre de Benson, réédité par Ephata. Des idées de lecture à retrouver dans le n°1821.