Les catholiques et le sport (2/3) | Du patronage au club sportif

Publié le 26 Juin 2024
patronage

La Fédération gymnastique des patronages de France en 1914.

DOSSIER | « Les catholiques et le sport : des patronages aux Jeux olympiques » 2/3  

Le catholicisme a largement contribué à l’essor du sport en France, en particulier à travers le développement des patronages dès les années 1820. Créés pour occuper sainement la jeunesse et l’évangéliser, ils ont donné naissance à des sociétés sportives dont certaines de premier plan.

  Des sociétés de Saint-Louis-de-Gonzague furent fondées dans différentes paroisses de Lyon dans les années 1820. Elles étaient destinées aux jeunes garçons et aux jeunes gens qui avaient fait leur première communion pour les encourager à la « persévérance ». On peut considérer qu’il s’agissait là des premiers patronages avant la lettre : le jeu s’ajoutait à l’instruction religieuse et à la prière pour maintenir et faire croître ses membres dans la vie chrétienne [1].  

Le  patronage par réunion

À Paris, puis dans d’autres villes, ce sont les laïcs de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, fondée par Frédéric Ozanam, qui créent, dès 1835, le « patronage par réunion ». Le dimanche, ils réunissent des apprentis pour des exercices de piété et des « jeux à courir », dans un esprit à la fois de camaraderie et d’émulation. Jean-Léon Le Prévost, membre de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, publie un Manuel du patronage qui se répandra dans toute la France. En 1845, avec Clément Myionnet et Maurice Maignen, il fonde les Frères de Saint-Vincent-de-Paul qui se consacrent à l’évangélisation des milieux populaires. Ils reprennent des patronages fondés par des prêtres de paroisse et en créent d’autres. Parallèlement, à Marseille, se développe une œuvre importante. Dès 1799, à l’initiative de l’abbé Jean-Joseph Allemand, une Œuvre de la Jeunesse avait été créée. S’adressant aux enfants, adolescents et jeunes gens, elle comptera 200 membres en 1800. « À l’Œuvre on joue et on prie », disait communément l’abbé Allemand. Les jeux, ce sont en hiver, les dominos, les échecs, les dames, le loto en salle ; à la belle saison, ce sont les boules et la gymnastique en plein air. La formule sera reprise par l’abbé Joseph-Marie Timon-David qui ouvre en 1847, à Marseille également, un nouveau patronage, sous le nom d’Œuvre du Sacré-Cœur. Il publiera en 1859 une Méthode de direction des Œuvres de Jeunesse qui sera très diffusée, rééditée à de nombreuses reprises, et inspirera de nombreuses œuvres de jeunesse et patronages en France. Par exemple, à Troyes, l’Œuvre Saint-Joseph, dirigée par le chanoine Tridon, encouragée par…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Yves Chiron

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéArt et Patrimoine

Saint-Pierre de Rome : Entretien avec l’archéologue Pietro Zander

Hors-série n° 60-61 | Entretien | Le Musée du Trésor de la basilique Saint-Pierre n’est peut-être vieux que d’une demi-décennie, mais les chefs-d’œuvre d’art et de foi qu’il enferme sont le fruit d’une longue tradition d’offrandes et de souvenirs. L’archéologue Pietro Zander, grand responsable à la Fabrique de Saint-Pierre, nous en parle avec passion, ainsi que de la nécropole.

+

saint-pierre Pietro Zander
À la uneÉgliseSociétéArt et Patrimoine

Saint-Pierre de Rome : Le chef-d’œuvre collectif de la chrétienté universelle

Hors-série n° 60-61 | La consécration de la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome eut lieu exactement 1300 ans après celle de Saint-Pierre du Vatican. Pendant près de deux siècles, l'action continue de plus de 20 papes, le concours d'artistes de génie tels que Bramante, Raphaël, Michel-Ange, Maderno ou le Bernin, permirent à un chef d'œuvre d'harmonie de voir peu à peu le jour : l'église-mère de toute la chrétienté.

+

saint-pierre basilique
À la uneÉgliseLiturgie

Noël : la liturgie rappelle que la lumière revient

L’Esprit de la liturgie | À l’approche de Noël, les antiennes ramènent l’Église à la naissance de Jésus tout en rappelant qu’il reviendra dans la gloire. En cette année du centenaire du Christ-Roi, les textes liturgiques insistent sur une idée simple : au cœur de la nuit, Dieu fait briller une lumière qui dépasse l’Histoire et ouvre à l’espérance.

+

noël lumière jésus