Élections européennes et nationalismes européens

Publié le 17 Mai 2024
élections européennes

Le Parlement européen va-t-il changer de visage le 9 juin prochain ? © CC BY-SA 3.0, David Iliff

Le 9 juin prochain auront lieu les élections européennes, alors que les nationalismes semblent monter dans les sondages partout en Europe. 

  Les citoyens des pays membres de l’Union européenne vont voter le 9 juin pour élire le Parlement. C’est l’affolement à gauche et dans l’establishment politico-médiatique : partout les nationalistes montent dans les sondages. En France, le Rassemblement national arrive en tête. Devant même le parti présidentiel qui s’est arrogé le titre de « Renaissance ». Il faut d’abord tailler en pièces un slogan clamé par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de 2022 : « le nationalisme c’est la guerre ». Ces mots sont démentis par les faits : le président de la République est plus porteur de l’idée de guerre que n’importe qui en France en ayant suggéré la possibilité d’envoyer des troupes françaises au sol en Ukraine. Au passage, une idée repoussée avec sagesse par le président Volodymir Zelensky. Il faut aussi dire l’opposition faite entre nationalisme et patriotisme ne tenant pas. C’est un jeu de mots, nationalisme et patriotisme signifiant la même chose. On aime son pays, jusqu’à risquer sa vie pour le défendre, ou on ne l’aime pas. Point. La seule différence à établir est entre nationalisme et ultra-nationalisme, le second, en situation de force, pouvant engendrer une volonté de conquête aux dépens des autres pays. Grâce à Dieu, un tel discours n’apparaît pas chez les partis nationalistes français. Dans le débat d’idées, plus que jamais, deux camps se font face : la gauche et la droite. Les tenants de la première s’inscrivent dans la logique d’une Union européenne aux normes de plus en plus oppressantes. Ceux de la droite veulent au contraire une évolution vers une forme d’Europe des nations. De façon révélatrice, François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains, va jusqu’à dire : « Il faut reconstruire une Europe qui donne à nos démocraties les moyens de maîtriser leur destin. » De manière symptomatique, la droite héritière du RPR adopte une ligne plus proche des nationalistes parce que plus en adéquation avec les demandes de la majorité des Français. De leur côté, les partis nationalistes ne remettent plus en question l’existence de l’Union. À gauche, au contraire, on rame à contre-courant. Raphaël Glucksmann, pour ce qui reste des socialistes, se veut comme la tête de la liste la plus « europhile ». Il souhaite une Europe assimilatrice, l’Europe rouleau-compresseur des cultures nationales, l’Europe qui plie sous les normes.…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Alain Chevalérias

Ce contenu pourrait vous intéresser

International

Élections américaines : avec tambours et Trump

Décryptage | Le 5 novembre 2024, Donald Trump remportait les élections américaines, devenant ainsi le 47e président des États-Unis. Alors que les électeurs se sont focalisés sur la sécurité et le pouvoir d'achat, plusieurs conflits en cours dépendent largement des décisions de Washington.

+

trump élections américaines
International

L’Œuvre d’Orient boycotte la tenue de la COP 29 en Azerbaïdjan

L’Œuvre d’Orient exprime son indignation face à l’attribution à l’Azerbaïdjan de l’organisation du sommet international de la COP 29. Des églises et cimetières sont rasés, tandis que des villes et villages sont renommés, soulevant de vives inquiétudes quant à la protection des droits culturels et humains dans la région.

+

cop 29
International

En Autriche aussi, la droite est majoritaire dans les urnes

Décryptage | Le 29 septembre, le Parti de la Liberté d’Autriche (le FPÖ) est arrivé en tête aux élections législatives avec 28,8 % des suffrages exprimés. Il devance les conservateurs de l’ÖVP (26,3 %), réduit le centre gauche du SPÖ (21,14 %) et écrase les Verts (8,24 %). Comme en France, les forces de droite décrochent la majorité absolue. Aussi assiste-t-on à une réaction similaire à celle observée dans notre pays : la gauche descend dans la rue pour dénoncer « le retour du nazisme ». 

+

Herbert Kickl Autriche
International

Porter secours aux familles libanaises : au cœur d’une mission d’urgence

ENTRETIEN | Thibaut Wallet est chef de mission au Liban pour SOS Chrétiens d'Orient depuis trois mois, après une mission d'un an en Éthiopie. Conscient de la gravité de la situation, déjà complexe, il a vu la crise s'aggraver après le 7 octobre 2023. L'intensification du conflit était prévisible en raison de la faiblesse de l'État libanais, régulièrement en crise. Israël, visant le Hezbollah, place ainsi le Liban en ligne de mire.

+

liban sos chretiens d'orient