Le nouveau maire de New York, Zohran Mamdani, démocrate et musulman, a mobilisé un discours attractif pour les migrants pendant sa campagne, misant sur les questions économiques, comme nombre de ses coreligonnaires élus à travers les États-Unis.
Le 4 novembre, plusieurs élections de maires et de gouverneurs se déroulaient aux États-Unis. Les Républicains ont essuyé des défaites dans la plupart des scrutins, mis à part Miami où un second tour doit se dérouler en décembre. Certes, ces résultats restent partiels. Néanmoins ils donnent à penser que la popularité de Donald Trump a considérablement chuté. Les Démocrates sortent en effet grands vainqueurs de cette épreuve. Parmi les résultats les plus spectaculaires de ces derniers, on remarque la victoire de Mikie Sherrill, une femme, au poste de gouverneur du New Jersey. En Virginie, Abigail Spanberger, une autre femme, a elle aussi décroché le poste de gouverneur pour le compte des Démocrates. Point remarquable, depuis plusieurs années, les Démocrates s’attachaient à tenir un discours dit « woke », racoleur à l’égard des minorités ethniques et des communautés LGBT. Pendant cette campagne, ils ont préféré mettre l’accent sur les questions économiques.
Une élection révélatrice
Véritable référence, l’élection de Zohran Mamdani à la mairie de New York nous permet de pousser l’analyse plus loin. À elle seule, son origine apparaît révélatrice. Il est né en Ouganda d’un père d’origine indienne et musulman chiite, aujourd’hui de nationalité américaine et professeur de sciences politiques à l’université de Columbia (New York). Celui-ci a écrit plusieurs livres qui dénoncent le colonialisme et font de l’Occident la cause de tous les maux de l’Afrique. Sa mère, née en Inde, est une productrice et réalisatrice de cinéma dont les œuvres ont été primées à plusieurs reprises à Cannes et à Venise. Son travail privilégie les difficultés des migrants avec des accents militants. Elle aussi a bénéficié de la nationalité américaine. Zohran est le digne fils de ses parents. Dans l’univers politique, il colle parfaitement à la définition de socialiste et de pro-palestinien. Au point que, contre toute évidence, certains milieux l’ont qualifié d’islamiste et accusé d’antisémitisme. Il est vrai, l’enjeu étant de taille aussi, que tout était bon pour se débarrasser d’un concurrent encombrant. New York est la ville comptant le plus de Juifs de toute la diaspora : près de deux millions d’individus, c’est-à-dire le quart de la population totale. Or les élections tombaient à un moment de crise pour…








