Un réseau de commerce illégal d’objets religieux a été démantelé grâce à une vaste opération de la police italienne alors que des millions de pèlerins se rendent à Rome pour le Jubilé.
Ce sont plus de 16,5 millions de faux objets religieux proposés à la vente pour les pèlerins du Jubilé, qui ont été saisis par la police financière italienne. L’opération a été dirigée par le lieutenant-colonel Graziano Rubino. Elle a permis de démanteler une organisation bien ficelée et totalement illégale, qui a mêlé la production et la distribution d’articles religieux fabriqués sans autorisation et de qualité douteuse voire même dangereuse.
Le lieutenant-colonel à déclaré au média ACI Prensa qu’il « s’agissait d’un réseau bien organisé de production et de distribution illégale de souvenirs religieux ». Les objets allaient des chapelets aux fioles supposées contenir de l’eau bénite, en passant par des bracelets, des médailles ou encore des reproductions de la mascotte officielle Luce. Ils comportaient tous le logo du Jubilé ou des images du Vatican, ce qui enfreint la règle des droits de propriété intellectuelle. La valeur totale est estimée à plus d’un million d’euros.
Cette enquête a débuté au mois de mai 2024, plusieurs mois avant l’ouverture du Jubilé. Les contrôles ont été effectués dans les zones proches du Vatican. Suite à cela, une vigilance accrue a été mise en place.
L’opération a été réalisée avec des points de contrôle stratégiques aux aéroports de Fiumicino et de Ciampino sur l’ensemble du territoire italien. C’est grâce au Sistema Informativo Anti-Contraffazione (SIAC) que les autorités ont analysé les flux de marchandises dès leur arrivée en Italie.
L’attention des douaniers a été portée sur les colis en provenance de la Pologne. « En réalité, tout le matériel était passé par une escale : la marchandise provenait de Chine », a précisé Rubino. La SIAC a retracé l’origine et la chaîne logistique de ces articles contrefaits.
Outre les préjudices économiques pour ces commerçants légaux, les autorités ont aussi alerté des risques sanitaires de ces produits. « Une médaille falsifiée peut être fabriquée avec des matériaux de mauvaise qualité. Nous avons trouvé du nickel en quantités excessives, ainsi que du plomb », a averti Rubino. « La peinture s’écaillait simplement au contact de la peau, ce qui peut rendre ces objets dangereux, surtout pour les enfants. Une fausse mascotte Luce peut perdre des éléments susceptibles d’être avalés », a-t-il ajouté.
La protection des pèlerins est l’objectif principal de l’opération. « Beaucoup d’entre eux font confiance à l’authenticité des objets qu’ils achètent, sans savoir qu’il s’agit de contrefaçons », souligne Rubino. C’est grâce à une collaboration du Vatican que les produits authentiques ont été distingués avec des documents fournis aux autorités italiennes. « Les articles enregistrés portent un sceau qui certifie qu’ils sont approuvés par le Vatican », a-t-il précisé.
Les pèlerins sont vivement invités à regarder le site officiel du Jubilé 2025 afin de prouver l’authenticité des produits. L’officier a conclu qu’il « suffit d’un smartphone pour vérifier si l’objet qu’ils souhaitent acheter est bien répertorié ». Les autorités civiles et religieuses ont rappelé que la foi ne peut être réduite à une activité lucrative. Cette fraude a permis au Jubilé 2025 de rappeler le vrai sens des objets de piété.
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