À l’occasion du Jubilé des forces armées, le 9 février, le Pape a commenté l’évangile de la pêche miraculeuse, et particulièrement trois verbes importants, voir, monter et s’asseoir.
Le dimanche 9 février, le Pape a célébré le jubilé des forces armées, de la police et des agents de sécurité. Lors de l’homélie, il a commenté l’épisode la pêche miraculeuse au chapitre 5e de saint Luc, plus exactement le début de cet épisode auquel on prête en général moins d’attention, ce qui est dommage. Comme toujours, il retient trois mots clés, en l’occurrence trois verbes : voir, monter et s’asseoir.
Voir
Malgré le monde qui l’entourait, Jésus a vu. Son regard est toujours attentif, comme l’illustrent parfaitement les récits de la multiplication des pains, dans les Synoptiques comme en saint Jean. Lors du miracle de l’hémorroïsse, Jésus regarde autour de lui pour savoir qui l’avait touché. Ce regard de Jésus n’est jamais un regard superficiel, ni d’apparence. Comme les Pharisiens le remarquèrent eux-mêmes, son regard ne s’attache pas au rang et à la valeur extérieure des personnes (Mt 22, 16).
Jésus leva aussi ses yeux vers Zachée, pour que celui-ci le regarde. Car le regard de Jésus implique toujours une relation. Il nous regarde pour qu’à notre tour nous le regardions et nous lui donnions une réponse d’amour. Le regard de Jésus est donc profond. Comme celui de Dieu, il pénètre l’intérieur des âmes, percevant ainsi ce que les hommes ne peuvent voir. Le regard de Jésus est toujours un regard miséricordieux : « S’étant retourné, il regarda Pierre ».
Et l’on connaît le magnifique commentaire de saint Augustin sur le Bon Larron : « La Loi ne m’a rien appris. Les Prophètes ne m’ont rien annoncé, mais le Seigneur m’a regardé. J’ai tout compris et j’ai reconnu que le Christ était le Roi descendu du ciel » (60e sermon pour le Lundi de Pâques).
Monter
Ajoutons que Jésus nous regarde avec les trois attitudes qui lui sont propres : la proximité, la tendresse et la compassion. Dans cet épisode, Jésus, voyant le découragement de Pierre, est monté dans la barque. C’est la deuxième action de Jésus. Il monte pour prendre la place de l’échec de Pierre. Il ne fait pas comme nous qui, trop souvent devant l’échec, nous enfermons dans la prison des plaintes et de l’amertume. Non, Jésus prend une tout autre initiative, en allant à la rencontre de Pierre.
S’asseoir
Une fois monté dans la barque, Jésus entame sa troisième action : il s’assoit, attitude typique du maître qui enseigne. Il enseigne en apportant la lumière qui chasse la déception. Il enseigne en montrant que nous ne devons jamais désespérer de la miséricorde divine. Nous devons toujours garder l’espérance, même lorsque tout semble perdu, car c’est alors que le miracle se produit. Ce n’est que si Jésus monte dans la barque de notre âme et s’assoit pour nous apporter la bonne Nouvelle, que notre vie peccamineuse, désolante, sans espoir peut-être, pourra recommencer.
Le Pape ne commente pas la suite de l’épisode évangélique, que nous connaissons pourtant bien : « Duc in altum », « jette tes filets au large ». Nous devons jeter nos filets en pleine mer, pour récolter les bons poissons de l’Année jubilaire. C’était la devise qu’avait donnée Jean-Paul II, lors de l’entrée dans le troisième millénaire et qu’il avait magistralement commentée dans sa lettre apostolique Novo millenio ineunte.
Le Pape porte alors aux membres des forces armées, de la police et des agents de sécurité cette parole d’espérance. Une grande mission en effet est offerte à tous ceux qui prennent la défense du pays, assurent la sécurité et le maintien de la légalité et de la justice, ainsi qu’à tous ceux qui œuvrent dans les prisons pour lutter contre la criminalité et la violence sous toutes ses formes.
Le Pape s’adresse aussi à tous ceux qui offrent leurs services pour protéger la Création ou sauver des vies en mer ou après des catastrophes naturelles.
Que Marie nous aide à faire comme Jésus en voyant, en montant et en nous asseyant. Les personnes de l’ordre sont appelées à avoir un regard attentif qui dépiste les menaces contre le bien commun.
Avec Marie, nous devons tous lutter contre ce qui menace notre âme. Et si la tempête se déchaîne, prions Marie pour qu’elle nous conduise au Port du Salut. Souvenons-nous toujours que le bien ne fait pas de bruit, mais qu’avec la grâce de la Toute puissance suppliante, il est capable de transformer le monde.
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