La Hongrie défie la Cour pénale internationale 

Publié le 08 Avr 2025
Cour pénale internationale CPI Hongrie

La Hongrie a annoncé son retrait de la Cour pénale internationale. © OSeveno, CC BY-SA 4.0

La Cour pénale internationale ayant accusé Benjamin Netanyahou de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, la Hongrie a déclaré se retirer de cette même Cour le 3 avril. Ce même jour, le président israélien était en visite en Hongrie. 

  Le 3 avril, Benjamin Netanyahou se rendait en voyage officiel en Hongrie. Le même jour, le gouvernement hongrois annonçait le retrait de son pays de la Cour pénale internationale (CPI). La relation est évidente entre deux événements se déroulant tous deux à Budapest. Rappelons d’abord la nature de la CPI. C’est une cour de justice internationale reconnue par 125 États. Elle a pour mission de juger les individus accusés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Pour mémoire, le 21 novembre 2024, Benjamin Netanyahou a été accusé de ces crimes par la CPI. La cour a aussi ordonné aux pays dans lesquels le Premier ministre israélien se rendrait de l’arrêter pour le remettre à l’autorité judiciaire. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a donc commis un acte de désobéissance à l’égard de la CPI en n’arrêtant pas Netanyahou. Pire, en le recevant avec tous les honneurs. Le retrait déclaré de la Hongrie de cette juridiction n’y change rien, celui-ci ne pouvant être valide qu’un an après un vote du parlement hongrois confirmant cette décision. Mais pourquoi cette décision d’Orban ? Comme Vladimir Poutine ou comme Netanyahou, Orban fait partie des dirigeants politiques vivement critiqués par ceux du consensus d’une gouvernance lissée. Les principaux reproches dont on le charge sont sa tendance au conservatisme, sa mise à l’écart des anciens communistes, son refus de l’immigration massive et sa revendication des racines chrétiennes de l’Europe. Des crimes pour certains ! Il ne peut lui être reproché une offensive militaire, comme Poutine, ni un recours excessif à l’usage des armes pour régler une crise, comme Netanyahou. En revanche, la « bien-pensance » de notre continent exigeant un alignement total sur son credo, il est demandé plus qu’aux autres aux dirigeants des pays membres de l’Union européenne. Néanmoins, soutenant Netanyahou et sa politique, Orban se trouve un allié de poids. Un allié dont le pays, de plus et en dépit de la condamnation du CPI, jouit d’une forme d’impunité dans la plupart des pays occidentaux. Il faut ajouter ce type de rapprochement voulu et cultivé depuis un certain temps par Israël. Nous l’avons vu avec le récent voyage de Jordan Bardella…

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Alain Chevalérias

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