Les élections générales en Afrique du Sud avaient lieu fin mai. Le Congrès national africain (ANC), parti historique de Nelson Mandela et au pouvoir depuis 1994, reste premier, mais avec seulement 40 % des voix. Le deuxième parti est dirigé par un Blanc, et le troisième par Jacob Zuma, ancien président du pays. les représentants élus doivent ensuite élire le président de la République.
Le 29 mai, les Sud-Africains se prononçaient démocratiquement pour désigner leurs représentants provinciaux et ceux de l’Assemblée nationale qui, dans un deuxième temps, désigneront le futur président de la République. C’était un nouveau test pour ce pays qui est sorti du régime d’apartheid il y a une trentaine d’années. Pour l’ANC (African National Congress), c’était la claque. Hissé au pouvoir en 1994 par Nelson Mandela, premier président noir du pays, ce parti faisait depuis lors la pluie et le beau temps. Rien ne semblait pouvoir remettre en cause son hégémonie et lui faire perdre sa majorité de 230 sièges sur 400 au Parlement. Il se retrouve pourtant avec 40 % des voix et seulement 159 sièges. S’il reste le parti le plus fort, il ne peut plus prétendre à décider seul de la destinée du pays. Permettant à l’ANC de tirer son épingle du jeu, on constate néanmoins l’éparpillement de l’opposition. Pour donner une idée, les partis ayant obtenu plus de 0,15 % des suffrages, pour ne parler que d’eux, sont au nombre de 19. Deux arrivent néanmoins en position respectable. D’abord l’Alliance démocratique, avec un score de 22 % et 87 sièges au Parlement. Ce résultat n’est pas sans signification dans un pays où les Blancs ne représentent que 7 % de la population. En effet, ce parti, d’idéologie libérale, est dirigé par un Blanc, John Steenhuisen. Le résultat prouve qu’un nombre élevé de « non-Blancs » ont voté pour lui. Tout le monde n’a cependant pas le même réflexe. Ainsi, un certain Jacob Zuma fait lui aussi un résultat remarqué, avec 14,5 % des voix, mettant en évidence la persistance des choix ethniques et claniques. La position de Zuma, troisième en ordre décroissant des scores, est d’autant plus affligeante que l’homme jouit d’un pedigree peu glorieux. À plus de 82 ans, on le croyait pourtant sans avenir politique. Cet ancien de la branche armée de l’ANC, qui combattait le régime d’apartheid, a été démis de ses fonctions de vice-président de l’Afrique du…