Le Liban est-il entré en pré-convalescence ?

Publié le 21 Jan 2025
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Le nouveau président libanais, Joseph Aoun, a la lourde tâche de redresser un pays exsangue. © Stavros Ioannides, CC BY-SA 4.0

Sans président depuis fin 2022, le Liban a désormais à sa tête Joseph Aoun, président de la République depuis le 9 janvier, et Nawaf Salam, Premier ministre depuis le 13. Leur première promesse est de restructurer les institutions publiques.

 

Le 9 janvier, Joseph Aoun, chef de l’armée libanaise et chrétien maronite, était élu président de la République de son pays. Le 13 janvier, il nommait Nawaf Salam Premier ministre et le chargeait de former le gouvernement.

Depuis l’automne 2022, et la fin du mandat de Michel Aoun à la présidence, la place était vacante. Quant au Premier ministre aujourd’hui sortant, il n’était qu’intérimaire. Cette situation était le résultat de la crise économique augmentée de la tutelle sur le pouvoir du Hezbollah pro-iranien et de ses amis pro-syriens favorables à Bachar al-Assad.

Pour empêcher l’élection d’un nouveau président, le parti chiite, voué à Téhéran, bloquait les institutions avec l’aide du président du Parlement, Nabih Berry, lui aussi un chiite. Alors, que s’est-il passé pour que ce complot, suicidaire pour le Liban et les Libanais, soit contrecarré ?

Un enchaînement

Cette brusque embellie, faut-il le reconnaître, est le dénouement d’un enchaînement qui commence par la campagne militaire tous azimuts d’Israël. Certains diront que le processus a été enclenché par la sanglante attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Vrai, sauf à remarquer que, pour l’allié et protecteur iranien du mouvement islamiste, ce n’était pas le but recherché puisqu’il voulait au contraire le maintien du statu quo ante bellum.

D’abord, conséquence des attaques massives d’Israël sur le sud du Liban, le Hezbollah est affaibli militairement et politiquement. Le régime syrien s’est alors retrouvé isolé, ne recevant d’aide ni de ce dernier, ni de l’Iran lui- même étrillé et surtout menacé de représailles par Israël. La Turquie a saisi l’occasion pour utiliser un « proxy », un groupe islamiste, et renverser le régime des Assad. En clair, l’axe dit de « la résistance », dont la Syrie, à nos yeux l’axe de la confrontation militaire avec Israël, était partout neutralisé. Les partisans d’une solution négociée en faveur des Palestiniens, en tête l’Arabie Saoudite, retrouvaient de l’influence.

Cette nouvelle réalité est aujourd’hui visible sur l’échiquier politique libanais. Michel Aoun avait noué une alliance avec le Hezbollah. Joseph Aoun, sans lien de parenté avec son prédécesseur, a déclaré dans son discours d’investiture : « Je…

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Alain Chevalérias

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