Le Parlement européen a adopté un nouveau règlement pour gérer l’immigration en avril, validé le 14 mai par les chefs d’État.
Le 10 avril, le Parlement européen adoptait un nouveau règlement pour gérer l’immigration : « le Pacte sur la migration et l’asile » dans l’Union européenne. Le 14 mai, les chefs d’État de l’Union le validaient en grande pompe. « Un pas énorme pour l’Europe », s’est empressée de déclarer Ursula von der Leyen. Plus pudiquement, la Commission avait promis un « système permettant à la fois de maîtriser et de normaliser la migration à long terme, tout en étant ancré dans les valeurs européennes et le droit international ». Contestant la valeur du pacte, Jordan Bardella, du Rassemblement national, a pour sa part répliqué : « Bruxelles veut répartir [les migrants]. Nous, nous voulons les faire repartir ». De son côté, bien adoucie depuis qu’elle est au pouvoir, la Première ministre d’Italie, Giorgia Meloni, a soutenu le texte, l’estimant « le meilleur compromis possible ». Disons-le, ils étaient en panique à Bruxelles. Le dossier de l’immigration étant le carburant dont se nourrissent les partis d’extrême droite, élus et fonctionnaires de l’establishment bruxellois craignaient un tsunami de cette tendance aux élections européennes de ce mois de juin . Ce document législatif qu’ils auront mis plusieurs années à concocter, arrivé cependant au moment opportun, suffira-t-il pourtant à rassurer des électeurs de plus en plus inquiets à la vue de leurs pays en pleine mutation démographique ? La réaction du Premier ministre polonais, Donald Tusk, néanmoins un proche de Bruxelles, est révélatrice. Concernant les ajouts en faveur du partage de la charge des migrants, il a dit : « Le mécanisme de relocalisation ou de paiement pour ne pas accueillir [de migrants] ne s’appliquera certainement pas à la Pologne.» C’est pourtant un point fondamental du pacte. Qu’en est-il, dans le fond ? Sans être complètement mauvais, on peut douter que le pacte suffise à gérer la pression démographique exercée sur l’Union européenne. Simplement parce qu’il ne comble pas, ou mal, les failles du dispositif législatif en vigueur. Néanmoins, la vraie nouveauté est l’installation d’un système de filtrage aux frontières extérieures de l’Europe, y compris dans les aéroports. Les migrants invoquant le droit d’asile, pour la plupart des « illégaux » parce que sans titre de séjour, y seront identifiés. Jugés dangereux pour nos pays, leur retour dans un délai de…