Ce sont, en effet, d’étranges contes qu’illustre au moyen de la sculpture et de la céramique Niels Hansen Jacobsen (1861-1942), artiste danois ayant vécu une dizaine d’années à Paris (1892-1902).
Ce contemporain d’Antoine Bourdelle (1861-1929) habita la Cité Fleurie, boulevard Arago, où il côtoyait des artistes originaires de son pays mais aussi le céramiste Jean Carriès et l’illustrateur Eugène Grasset. Son travail est profondément influencé par le symbolisme, courant présent internationalement dans la seconde moitié du XIXe siècle, ayant souvent pour sujet les grands mythes et illustrant le rêve ou le cauchemar.
Les portraits du sculpteur et de sa première épouse accueillent le visiteur. On descend ensuite dans le sous-sol où sont présentées cinq œuvres majeures de l’artiste, entourées de pièces de taille plus modeste et de productions symbolistes (Gustave Moreau, Odilon Redon…). La scénographie où l’éclairage souligne « l’inquiétante étrangeté » de certaines de ces sculptures dramatise leur expression. L’ambiance est donc plutôt sombre et les sujets aussi (La Mort et La Mère, 1892, L’Ombre, 1897…), la mort, le temps qui passe… mais sans espérance. Aussi, est-on heureux de voir sa jolie Petite Sirène, plâtre de 1901, illustrant le conte d’Andersen, et souhaitant l’immortalité de son âme : « Je donnerai les trois cents années que j’ai à vivre pour être personne humaine un seul jour et avoir part ensuite au monde céleste. »
Jusqu’au 31 mai 2020. Musée Bourdelle, 18, rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris. Tél. : 01 49 54 73 73. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, fermé lundi et certains jours fériés.