Les risques futurs d’une pénurie des sacrements voulue par les instances ecclésiales [fr, ital, eng]

Publié le 22 Avr 2020
Les risques futurs d’une pénurie des sacrements  voulue par les instances ecclésiales [fr, ital, eng] L'Homme Nouveau

Le jour de l’Annonciation, l’auteur de ces lignes regarda le chapelet diffusé en direct de Lourdes. Il se trouvait dans son lit, atteint par le virus covid-19. Pour lui, rien de plus grave qu’une grippe assez bénigne ; ce qui se traduisait ce jour-là par une difficulté à fixer son attention, notamment pour prier. Pourquoi alors ne pas recevoir de l’aide, et celle particulière que la Conférence des évêques avait signalée, conjointement à la sonnerie des cloches plus tard dans la journée, à 19h30 ?

À 15h30 donc, devant le petit écran de son téléphone portable, il se trouva en compagnie du recteur du sanctuaire, Mgr Ribadeau-Dumas, et d’un chapelain. Sans doute, des milliers d’autres catholiques étaient-ils « connectés » ; mais une impression saisissante fut celle produite par la solitude : du malade dans son lit, des deux prêtres à Lourdes, eux et lui séparés par une distance que symbolisaient les esplanades terriblement vides du sanctuaire ; et ce quoi qu’il en soit des grâces sensibles reçues lors de cette prière.

Les fidèles éloignés des ministres du culte ?

Le curé d’une paroisse d’une ville moyenne que je suis, se trouvait ainsi comme préparé à l’appel téléphonique reçu le lendemain. Un jeune père de famille appelait pour le baptême de sa fille nouveau-née. Le prêtre prévu pour le baptême lui avait déclaré, sans surprise, ne pouvoir se déplacer et avait, comme il se doit, conseillé au père d’ondoyer son enfant si un prêtre local ne pouvait le remplacer. Avant qu’il ne me l’ait dit, je lui proposais la même démarche, lui déclarant quel était mon état de santé et mon indisponibilité temporaire par mesure de prudence. La réponse fut celle-ci :

« C’est déjà très difficile de vivre sans les sacrements, sans la messe. Si, en plus, il faut se passer de prêtre pour les baptêmes !… »

Il n’est sans doute pas à craindre que, chez cet homme, se développe une distance assumée, voire revendiquée, vis-à-vis des ministres de l’Église. Sa réflexion, expression d’un sensus fidei revenu en force dans la réflexion théologique sous l’impulsion du pape François (1), témoigne plutôt du contraire.

Elle est pourtant symptomatique – le mot est choisi à dessein – de ce mal récurrent qu’est une certaine distanciation entre pasteurs et fidèles, voire de la méfiance qui en serait le fruit le plus amer. Les occasions de cette perte de confiance, durant ces dernières années, relevaient d’options théologiques ou morales, sociétales plus récemment, ce qui n’est pas rien. Dans la situation présente, le terreau est plus basique, en deçà des options et des débats, et donc plus douloureux quand il est remis en cause : il s’agit des sacrements et des ministres des sacrements ; non pas de la validité des sacrements (question qui a pu se poser autour de ce qu’on a appelé pudiquement les abus liturgiques) ou de l’indignité des ministres (sujet récent, mais indépendant de la situation présente, au moins à vue humaine) ; mais de la possibilité de les recevoir et, conjointement, du courage ou du zèle à les donner.

La suppléance dans l’Église

Dans un livre publié récemment, La suppléance dans l’Église (Le Cerf, 2019), l’abbé Hervé Mercury analyse les situations d’exception où les normes habituelles de fonctionnement de la structure ecclésiale ne peuvent s’appliquer. Le dessein de salut divin se rend alors effectif par des canaux autres que ceux qu’il a institués et confiés à son Église, canaux extraordinaires : par exemple, un prêtre suspens ou renvoyé de l’état clérical peut absoudre de ses péchés une personne en péril de mort. Hors ces cas de figure, les normes ordinaires dont il est parlé s’imposent à tous, elles protègent l’Église et ses membres. L’auteur présente ainsi, distingue et hiérarchise ce qu’il nomme une ecclésiologie de la règle (pour la vie ordinaire) et une ecclésiologie de l’exception (dans ces situations), la seconde n’étant pas l’anarchie, mais confirmant la première, selon l’adage bien connu : l’exception confirme la règle.

Dans ces situations extraordinaires, on trouve l’impossibilité pour des fidèles de recourir aux ministres des sacrements. Le cas des catholiques japonais durant plusieurs générations, comme celui de cette communauté îlienne à qui l’évêque tarda à envoyer un remplaçant du recteur décédé – épisode mis en roman par Henri Quéfellec dans Un recteur de l’île de Sein, et porté à l’écran sous le titre : Dieu a besoin des hommes – en sont des exemples célèbres. Mais il s’agissait là de situations de pénurie subies, et non mises en place ou en tout cas aggravées par la hiérarchie.

Faudra-t-il demander à l’abbé Mercury un appendice pour rendre compte de la pénurie sacramentelle de ces dernières semaines en bien des diocèses du monde ? Il y aurait alors à prendre en compte au moins une particularité. Elle peut prendre d’abord la forme d’une double question :

–       La situation actuelle qui conduit à une disparition des sacrements entre-t-elle dans cette catégorie d’empêchements que l’histoire et le droit de l’Église manifestent ?

–       Et, pour prolonger le présent qui nous occupe et faire de la prospective, le caractère d’exceptionnalité de cette situation d’épidémie et de confinement étant avalisée socialement et ecclésialement, n’est-il pas à craindre que le même processus ne se renouvelle, peut-être souvent, au nom du principe de précaution et selon des normes, sanitaires ou sociales (2), que l’Église a traitées bien différemment dans les siècles précédents ?

Prolongeons cela sous une forme affirmative : La particularité de la situation exceptionnelle présente est que la pénurie des sacrements est décidée et organisée par les instances ecclésiales. L’éditorial décrit clairement comment les conférences des évêques ont précédé les décisions gouvernementales qui se sont appuyées a posteriori sur les préventions épiscopales. Une série stupéfiante de cohérence, étouffant peu à peu les voix discordantes, pourrait être déployée depuis la décision de retirer l’eau des bénitiers et de limiter l’administration de la Sainte Communion au geste de la main à la main.

L’ecclésiologie d’exception tient parfois en cet adage : Ecclesia supplet. L’Église supplée ce qui manque à certaines circonstances pour que le sacrement soit valide et fructueux : l’absence, durable ou momentanée dans une situation d’urgence, de ministre ordinaire pour le sacrement du baptême ; le défaut de juridiction pour les confessions chez un prêtre auquel on s’adresse de bonne foi, etc. Mais lorsque c’est l’Église qui fait défaut ? Lorsque l’Église, dans des dispositions temporaires régissant la discipline sacramentelle, paraît se défausser sur Dieu de sa responsabilité dans la sanctification des âmes ?

Une impossibilité vraie de recevoir les sacrements ?

Comme on l’a écrit plus haut, sans le justifier, renvoyant à la thèse de l’abbé Mercury, l’exception même la plus légitime ne remplace pas la règle de l’Église… et encore moins l’Église. Deus supplet ?… De beaux textes et de fort instructives vidéos sur la communion spirituelle et sur la contrition parfaite sont diffusés. Mais tout a-t-il été mis en œuvre pour que cela ne fût que le dernier recours, l’impossibilité vraie ? Pour autant qu’on puisse en juger, cela a été le cas en bien des endroits de par la volonté de certains prêtres. Mais ailleurs ? Quid de ces paroisses ou chapelles où le prêtre en a été empêché par un curé, un doyen, un évêque ? Qui fera, un jour, la recension des interdictions, des incitations, des suggestions faites à des prêtres, qui ont toutes eu pour conséquence – prévisible – de rendre plus difficiles l’assistance à la messe, la communion en dehors de la messe, la confession, etc.

Si utiles soient ces textes et vidéos, si fructueuses que puissent être la communion spirituelle et la contrition parfaite – et elles le sont très certainement -, les pasteurs ne sauraient manquer de chercher toutes les occasions d’en lever le poids douloureux sur les chrétiens.

Un dernier point peut être relevé, dans cette ligne de réflexion. Certaines voix, épiscopales en petit nombre (Mgr Schneider, des évêques hispanophones), de fidèles en plus grand nombre, se sont élevées pour dénoncer un abus de pouvoir dans ces normes temporaires – dont il faut rappeler tout de même qu’elles s’étendent sur Pâques, privant de baptême des milliers de catéchumènes. La protestation ne signale-t-elle pas effectivement un usage contestable du pouvoir souverain des ministres de l’Église ? L’évêque n’est pas, rappelle l’abbé Mercury (dont nous ne prétendons pas qu’il nous suive dans notre analyse), le souverain selon Carl Schmitt, celui qui se définit justement par son pouvoir sans limite de décréter l’état d’urgence. Il est, par la plénitude du sacerdoce, investi d’un pouvoir souverain, oui ; mais l’autorité est reçue de Dieu et elle est un service du troupeau qui lui est confié.

Le caractère général et autoritaire des décisions récentes induit aussi une certaine déresponsabilisation des fidèles. N’auraient-ils pas été davantage capables que les évêques de juger, pour eux-mêmes et pour ceux dont ils ont la charge, d’une abstention ou non des sacrements, selon leur état de santé, la distance du lieu de culte, etc. ? Les vertus de foi et de prudence, le sensus fidei et le sens commun, auraient pu être honorés. Au contraire, on a retiré la possibilité d’un jugement de conscience en une circonstance où il nous semble qu’il aurait dû être promu. Ces décisions abruptes, tout à la fois verticales et sans possibilité de recours, sonnent douloureusement sur ce qu’elles disent du pouvoir et de son exercice arbitraire car guidé par des critères étrangers ou très secondaires à la mission pour laquelle il a été institué : le salut des âmes, la liberté et l’extension de l’Église. Lorsque nous évoquions au commencement une potentielle distanciation entre fidèles et ministres, c’est aussi cela que nous visions. On a souvent parlé d’une tendance à la protestantisation des catholiques, qui trop souvent « bricolent », chacun de son côté, un catholicisme sans médiation. Cette abstention pastorale complète durant une épidémie ne risque-t-elle pas de l’aggraver ?

Abbé Jean-Marie Perrot

1. Par exemple, tout récemment : « Pensons, chacun de nous, de quel côté nous sommes, si nous sommes au milieu, un peu indécis, si nous sommes avec le sentiment du peuple de Dieu, du peuple fidèle de Dieu qui ne peut pas échouer : ils ont cette infallibilitas in credendo [infaillibilité dans la foi et la vie qui découle de la foi]. Et pensons à l’élite qui se détache du peuple de Dieu, à ce cléricalisme. » (Homélie à Sainte-Marthe, 28 mars 2020).

2.. On pourrait ainsi considérer qu’une situation d’attentats justifie la fermeture des lieux de culte, au lieu des mesures de surveillance et de protection qu’a connues la France il y a quelque temps.

I rischi futuri di una penuria di sacramenti

voluta dalle stesse autorità ecclesiali

Il giorno dell’Annunciazione, l’autore di queste righe ha guardato la diretta streaming del rosario trasmesso da Lourdes. Era a letto, infettato dal virus covid-19. Nel suo caso, non era niente di più di una leggera influenza che gli rendeva difficile concentrarsi, soprattutto nella preghiera. Allora, perché non approfittare di qualche aiuto e in particolare dell’aiuto speciale che la Conferenza Episcopale aveva predisposto per quel giorno?

Alle 15:30, si è quindi ritrovato davanti al piccolo schermo del suo cellulare, in compagnia del rettore del santuario, il vescovo Ribadeau-Dumas, e di un cappellano. Senza dubbio migliaia di altri cattolici erano « collegati » contemporaneamente a lui, ma egli è rimasto particolarmente impressionato dalla solitudine che si percepiva: sia la sua, malato nel suo letto, sia quella dei due sacerdoti di Lourdes, e, tra di loro, la distanza simboleggiata in modo terribile dalle spianate desolatamente vuote del santuario – ciò nonostante le grazie sensibili ricevute durante questa preghiera.

I fedeli allontanati dai ministri del culto?

Da parroco di una città di medie dimensioni, data la situazione, ero già preparato per la telefonata che ho ricevuto il giorno dopo. Un giovane papà mi ha chiamato a proposito del battesimo della figlia appena nata. Il sacerdote previsto per il battesimo gli aveva infatti detto che non poteva spostarsi e gli aveva correttamente consigliato di procedere di persona al rito amministrato d’urgenza con la formula trinitaria in assenza di un altro sacerdote per sostituirlo. Prima che me lo raccontasse, io gli avevo proposto la stessa linea d’azione, spiegandogli del mio stato di salute e della mia conseguente temporanea indisponibilità. La sua risposta è stata questa:

« È già molto difficile vivere senza i sacramenti, senza la Messa, se, oltre a questo, dobbiamo pure fare a meno di un prete per i battesimi!… »

Probabilmente non c’è motivo di temere che in quest’uomo si sviluppi una distanza, intima o addirittura esplicita, dai ministri della Chiesa. La sua riflessione, espressione di un sensus fidei che ha ripreso vigore nella riflessione teologica sotto l’impulso di Papa Francesco (1), testimonia piuttosto il contrario.

È però sintomatica – la parola è stata scelta appositamente – di quel male ricorrente rappresentato da un certo allontanamento tra pastori e fedeli, e persino della diffidenza che ne sarebbe il frutto più amaro. Negli ultimi anni le occasioni di questa perdita di fiducia sono scaturite da scelte teologiche, morali e, più recentemente, sociali, il che non è comunque trascurabile. Nella situazione attuale, il problema non è tanto il confronto su opzioni e dibattiti, il campo è quello delle basi, e molto più doloroso quando vengono messe in discussione si: tratta dei sacramenti e dei ministri dei sacramenti – non della validità dei sacramenti (questione che può essere sorta intorno a quelli che sono stati modestamente chiamati abusi liturgici) o dell’indegnità dei ministri (argomento recente, ma indipendente dalla situazione attuale, almeno dal punto di vista umano) ma della possibilità di riceverli e, contemporaneamente, del coraggio o dello zelo profuso nel donarli.

In un libro di recente pubblicazione, La suppléance dans l’Église (Le Cerf, 2019), p. Hervé Mercury analizza le situazioni eccezionali in cui non è possibile applicare le norme abituali per il funzionamento della struttura ecclesiale. Il piano divino di salvezza si manifesta allora attraverso canali diversi da quelli da lui istituiti e affidati alla sua Chiesa, canali straordinari: ad esempio, un sacerdote sospeso o destituito dallo stato clericale può assolvere dai suoi peccati una persona in pericolo di morte. A parte questi casi, le norme ordinarie cui si fa riferimento sono vincolanti per tutti; esse proteggono la Chiesa e i suoi membri. L’autore presenta, distingue e dà priorità a quella che chiama un’ecclesiologia della regola (per la vita ordinaria) e un’ecclesiologia dell’eccezione (in questo tipo di situazioni); la seconda non è anarchia, ma conferma la prima, secondo il noto adagio: l’eccezione conferma la regola.

Tra queste situazioni straordinarie troviamo quella dell’impossibilità per i fedeli di ricorrere ai ministri dei sacramenti. Il caso dei cattolici giapponesi per diverse generazioni, come quello di questa comunità insulare alla quale il vescovo inviò in ritardo il sostituto del defunto rettore – un episodio ambientato in un romanzo di Henri Quéfellec in « Un recteur de l’île de Sein », e portato sullo schermo con il titolo « Dieu a besoin des hommes » – ne sono esempi famosi. Ma queste erano situazioni di scarsità sofferte, e non messe in atto o addirittura aggravate dalla gerarchia.

Chissà se dovremo chiedere a padre Mercury un’appendice per rendere conto della carenza sacramentale delle ultime settimane in molte diocesi del mondo? In tal caso si dovrebbe prendere in considerazione almeno una particolarità che possiamo dapprima esprimere sotto forma di una doppia domanda:

– La situazione attuale, che porta alla scomparsa dei sacramenti, rientra in questa categoria di impedimenti che la storia e la legge della Chiesa manifestano?

– E, per prolungare il presente di cui ci stiamo occupando e per fare una valutazione in prospettiva, dato che l’eccezionalità di questa situazione di epidemia e di confinamento è socialmente ed ecclesiasticamente condivisa, non c’è da temere che lo stesso processo si ripeta, magari spesso, nel nome del principio di precauzione, e secondo norme, sanitarie o sociali (2), che la Chiesa ha finora trattato in modo del tutto diverso nei secoli precedenti?

Esponiamo ora questo concetto in forma affermativa: la peculiarità dell’attuale situazione eccezionale risiede nel fatto che la scarsità dei sacramenti è decisa e organizzata dalle autorità ecclesiali. Il nostro editoriale descrive chiaramente come le conferenze episcopali hanno preceduto le decisioni del governo che si sono basate a posteriori sui pregiudizi episcopali. Una coerenza sorprendente che gradualmente soffoca le voci discordanti, e che potrebbe essere identificata con l’iniziale decisione di rimuovere l’acqua dalle fonti dell’acqua santa e di limitare l’amministrazione della Santa Comunione a quella in mano con le mani sovrapposte in forma di croce.

L’ecclesiologia dell’eccezione si basa talvolta su questo adagio: Ecclesia supplet. La Chiesa integra ciò che manca in certe circostanze perché il sacramento sia valido e fecondo: l’assenza, duratura o momentanea in una situazione di emergenza, di un ministro ordinario per il sacramento del Battesimo; la mancanza di giurisdizione per le confessioni in un sacerdote al quale ci si rivolge in buona fede, ecc. Ma quando è che la Chiesa manca? Quando la Chiesa, in disposizioni temporanee che regolano la disciplina sacramentale, sembra scaricare su Dio la sua responsabilità per la santificazione delle anime?

Una vera impossibilità di ricevere i sacramenti?

Come già scritto sopra, senza voler dare giustificazioni, ricollegandoci alla tesi di padre Mercury, anche l’eccezione più legittima non sostituisce le regole della Chiesa, e ancor meno la Chiesa stessa…

Deus supplet? Sono stati distribuiti dei testi bellissimi e alcuni video molto istruttivi sulla comunione spirituale e la contrizione perfetta. Ma è davvero stato fatto di tutto perché questa fosse solo l’ultima risorsa, il caso della reale impossibilità? Per quanto sappiamo, è stato così in molti luoghi per volontà del sacerdote. Ma altrove? In quelle parrocchie o cappelle in cui al sacerdote è stato impedito di celebrare i sacramenti dal suo parroco, dal decano o dal vescovo? Chi farà un giorno un elenco di tutti i divieti, indicazioni e suggerimenti fatti ai sacerdoti, che hanno avuto la prevedibile conseguenza di rendere più difficile la partecipazione dei fedeli alla Messa, il loro accesso alla comunione al di fuori della Messa, il loro confessarsi, ecc.?

Per quanto utili possano essere questi testi e questi video, per quanto fruttuose possano essere la comunione spirituale e la perfetta contrizione – e lo sono certamente – i pastori non devono mancare di cercare ogni occasione per sollevarne i fedeli dal doloroso peso che comportano.

In questa linea di riflessione può essere fatta un’ultima osservazione. Si sono levate alcune voci, episcopali in piccolo numero (mons. Schneider, alcuni vescovi di lingua spagnola), e di fedeli, in numero maggiore, per denunciare un abuso di potere in queste norme temporanee – che, va ricordato, si sono estese per tutta la Pasqua, privando del battesimo migliaia di catecumeni. Questa protesta non segnala forse un uso discutibile del potere sovrano dei ministri della Chiesa? Il vescovo, ricorda padre Mercury (ma non pretendiamo che egli ci segua nella nostra analisi), non è forse sovrano nel senso di Carl Schmitt, cioè colui che si definisce tale proprio in virtù dal suo potere illimitato di decretare lo stato di emergenza? Egli è, per la pienezza del sacerdozio, investito di potere sovrano, certo. Ma la sua autorità viene da Dio ed è al servizio del gregge a lui affidato.

Il carattere generale e autoritario delle recenti decisioni induce anche una certa deresponsabilizzazione dei fedeli. Non sarebbero stati capaci ancor prima dei Vescovi di giudicare, per sé e per chi si trova sotto la loro responsabilità, se astenersi o meno dai sacramenti, secondo il loro stato di salute, la loro distanza dal luogo di culto, ecc. ? Avrebbero potuto essere onorate le virtù della fede e della prudenza, del sensus fidei e del semplice buon senso. E invece i fedeli sono stati privati della possibilità di operare un giudizio di coscienza in una circostanza in cui sarebbe stato opportuno promuoverlo. Queste decisioni brusche, al tempo stesso verticali e senza possibilità di ricorso, risuonano dolorosamente per ciò che ci dicono sul potere e sul suo esercizio arbitrario perché guidato da criteri estranei o molto secondari rispetto alla missione per cui è stato istituito: la salvezza delle anime, la libertà e l’estensione della Chiesa. Quando si parla di un potenziale allontanamento tra i fedeli e i ministri, si considera anche questo. Si è spesso parlato di una tendenza alla protestantizzazione dei cattolici, che troppo spesso armeggiano, ognuno a modo proprio, con un cattolicesimo senza mediazione. Questa completa astensione pastorale durante l’epidemia non rischia di aggravare tale processo?

Padre Jean-Marie Perrot

1. Per esempio, molto recentemente: « Pensiamo, ognuno di noi, da quale parte stiamo, se siamo in mezzo, un po’ indecisi, se siamo con il sentire del popolo di Dio, del popolo fedele di Dio che non può fallire: ha quella infallibilitas in credendo [infallibilità nella fede e nella vita che scaturisce dalla fede]. E pensiamo all’élite che si stacca dal popolo di Dio, a quel clericalismo. » (Omelia a Santa Marta, 28 marzo 2020).

2. Si potrebbe quindi ritenere che una situazione di aggressione giustifichi la chiusura dei luoghi di culto, invece delle misure di sorveglianza e di protezione che la Francia ha dovuto sperimentare qualche tempo fa.

The potential risks of a shortage of sacraments

wanted by the ecclesiastical authorities

On the day of the Annunciation, the author of these lines watched the live-streaming Rosary from Lourdes. He was in his bed, sick with the Covid-19 virus. For him, nothing worst than a rather benign flu; which translated this particular day in a difficulty to pay attention, notably to pray. Why not then receive some help, especially the one the Bishop’s conference had mentioned, next to the ringing of the bells later that same day, at 7:30?

At half past three, thus, on his cellphone screen, he was looking at the Rector of the sanctuary, Mgr Ribadeau-Dumas, and a chaplain. Most likely, thousands of other Catholics were “connected”; but a gripping impression was the solitude in which we all were: from the sick person in his bed, to the two priests in Lourdes, all separated by a distance symbolized by the sanctuary esplanade, terribly empty; all this, no matter the sensible graces received during this prayer.

 

Faithful and priest: distant from each other?

Parish priest of an average size city, I found himself, thus, prepared to the phone call I was to receive on the following day. A young father telephoned in regards to the baptism of his new born girl. The priest who was initially going to administer the baptism had told him, without it being a surprise, he could not come and had, as expected, advised the father to perform a water baptism of his child, if a local priest could not replace him. Before he told me about the response of that first priest, I suggested the same approach, telling him about the state of my health and my temporary unavailability by way of prudence. Then, he had this response to me:

“It is already quite difficult to live with the sacraments, without being able to attend mass, if on top of that, we have to do without a priest for baptism, then !…”

It is possible that this man might come to develop a certain defiance vis a vis the priests. His thought, expression of the strong return in the theological reflection of a sensus fidei, under the impulse of pope Francis[1], proves rather the contrary.

This reflection is, however, symptomatic – the word is well chosen – of the recurring wrong that  the distanciation between clerics and faithful represents, and eventually, in its worst case, of the mistrust it would bring. The occasions of this loss of trust, during these last few years, came from theological or moral options, societal more recently, which is no small matter. In the current situation, the fertile ground is more basic, short of options and debates, and thus more painful when it is challenged: it is about the sacraments and the ministers of the sacraments; it is not about the validity of the sacraments (a question which was raised around what was modestly called liturgical abuses) nor the disgrace of some ministers (a recent topic, but independent from the present situation, at least humanly speaking); but about the possibility to receive them and, jointly, the courage and the zeal of the minister to give them.

In a book published recently, La suppléance dans l’Église (“Suppletion in the Church”, Le Cerf, 2019), Father Hervé Mercury analyses the situations of exception when the regular norms of administration of the ecclesial structure cannot be applied. The plan of divine salvation, then, makes itself effective by other means than the ones it instituted and entrusted to his Church, extraordinary means: for example, a suspended priest, or dismissed from the clerical state, can absolve from his sin a person in peril. Outside of this case, the ordinary norms of which he speaks about apply to all, protect the Church and its members. The author, thus, presents, distinguishes and gives hierarchy to what he calls an ecclesiology of the rule (for regular circumstances) and an ecclesiology of exception (in these said situations), the second one not being anarchy but confirming the first one, following the well-known adage: the exception proves the rule.

In these extraordinary situations, we find the impossibility for faithful to have recourse to the ministers of the sacraments. The case of Japanese Catholics who during several generations, as those of the island community who’s bishop took much time before sending a replacement for the deceased rector – base for a novel by Henri Quéfellec in A rector of the island of Sein, and later brought to the screen under the title of: God needs men – are famous examples of this. But in this case, it was about the situation of a lack of priest people had to endure, not a lack of priest implemented, or at least worsened, by the hierarchy.

Will we have to ask Fr. Mercury for an appendix to give account of the lack of sacraments available these last few weeks in many dioceses around the world? One would have, for that, to take into account at least one particularity. It could first be presented in the form of a two-fold question:

–    Does the present situation which leads to a disappearance of the sacraments come in the category of hold-ups as manifested in the history and law of the Church?

–    And, to further the situation that concerns us and to anticipate, the character of exceptionality of this pandemic and confinement situation being validated socially and by the ecclesiastic authorities, should we be concerned that the same process may be renewed, possibly often, in the name of the precautionary principle and according to health or social[2] norms, addressed by the Church in very different ways in past centuries?

Let us further this in an affirmative form: the particularity of the exceptional current situation is that the lack of sacraments is decided and implemented by the ecclesial authorities. The editorial clearly describes how the bishops’ conferences have preceded the decisions of civil authorities which rested a posteriori on the episcopal precautionary measures. A stupefying ensemble of consistency, slowly silencing those who disagreed, could be deployed since the decision to empty holy water basins and to limit the administration of Holy communion to communion in the hand only.

The ecclesiology of exception sometimes comes from this adage: Ecclesia supplet. The Church supplies what is missing in certain circumstances for the sacrament to be valid and fruitful: in a situation of emergency, the durable or temporary lack of ordinary ministers for the sacrament of baptism; the defect of jurisdiction for confession asked in good faith to a priest who would not have the necessary jurisdiction, etc. But, when it is the Church which lacks? When the Church, in regards to temporary dispositions organizing the sacramental discipline, seems to discard on God her responsibility in the sanctifications of the souls? What then?

Receiving the sacraments: truly impossible?

As we said earlier, though without justifying, in regards to the writing of Fr. Mercury, even the most legitimate exception does not replace the law of the Church… and even less in the case of the Church herself. Deus supplet ?… Some beautiful and quite instructive videos on spiritual communion and perfect contrition are being shared. But has everything been implemented to ensure this would be the ultimate recourse? As far as we can tell, this was the case in many places by the will of certain priests. But what about other places? What about these parishes or chapels where the priest was not allowed by a parish priest, a dean, or a bishop? Who will, one day, draw the inventory of the interdictions, the incitations, suggestions made to priests, which have all had, as a consequence – foreseeable – to make more difficult attending mass, receiving communion outside of mass, going to confession, etc.

As useful these texts and videos may be, as fruitful as spiritual communion and perfect contrition may be – and they certainly are -, the shepherds should not miss the opportunity to alleviate the heavy burden put on Christians.

One last point is worth mentioning, in this line of thought. Some voices have denounced, few bishops (Mgr Schneider, Hispanic bishops), some influential lay people in larger number, an abuse of power in regards to these temporary measures – which, we must emphasize, extend over Easter, depriving of baptism thousands of catechumens. Doesn’t the protest indicate, indeed, a questionable use of the sovereign power of the ministers of the Church? The bishop is not, as Fr. Mercury reminds us (we do not say though that he follows us in our analysis), the sovereign according to Carl Schmitt, the one who, as a matter of fact, defines himself by the unlimited power to call for a state of emergency. He is, by the plenitude of his priesthood, invested of a sovereign power, indeed; but the authority is received from God and it is a service owed to the flock entrusted to him.

The general authoritarian character of the recent decisions infers also a certain way of taking away the responsibility of the faithful. Wouldn’t they have been more capable than the bishops to judge, for themselves and for those who they care for, regarding abstaining or not from the sacraments, according to the health, and how far the place of worship from their home, etc.? The virtue of faith and prudence, the sensus fidei and common sense, could have been honored. To the contrary, the possibility of a judgment was taken from the conscience in circumstances, when it seems to us, it should have been encouraged. These abrupt decisions, as much vertical and without possibility of recourse, ring painfully on what they say of the power and its arbitrary exercise because guided by criteria foreign or very secondary to the mission for which it was instituted: the salvation of souls, the liberty and expansion of the Church. When we discussed in the beginning a potential distanciation between faithful and ministers, it is also what we were pointing out. We often spoke of a tendency of a catholicism becoming more protestant, faithful who too often get to “work out”, each on his own, a catholicism without mediation. In the time of an epidemic, wouldn’t this complete pastoral abstention be the opportunity to make matters worst?

Fr. Jean-Marie Perrot

[1] For instance, recently: “Let’s us think, everyone of us, what side are we on: if we are in the middle, a bit undecided, if we are with the sentiment of the people of God, the people faithful of God who cannot fail: they have this infallibilitas in credendo [infallibility in the faith and the life which derives from faith]. And let us think about the elite which detaches itself from the people of God, this clericalism.” (Homily at Saint Martha, 28 March 2020).

[2] We could thus consider that a situation of an attack justifies the closing of places of worship, instead of the surveillance and protective measure France has experienced not long ago.

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