En 2019 Henri Matisse (1869-1954) aurait eu 150 ans. À Paris, le Centre Pompidou lui rend hommage en présentant une rétrospective de son œuvre.
Suivant un parcours chronologique, entrecoupé de commentaires littéraires sur son travail, elle montre son évolution. Au départ, son expression est assez classique avec La Liseuse (1895), charmante jeune femme assise, vue de dos. Après de nombreuses expériences plastiques, à la fin de sa vie, Matisse se met à réaliser des découpages. Polynésie, le ciel (1946), composé d’oiseaux stylisés volants, découpés et collés sur une toile, très décoratif en est un exemple. Des peintures à l’huile, des dessins au fusain ou à l’encre de chine, des gravures mais aussi de nombreuses sculptures en bronze, montrent le travail de ce chercheur toujours en quête de nouveauté car, comme le précise l’introduction à l’exposition, pour Henri Matisse « l’importance d’un artiste se mesure à la quantité de nouveaux signes qu’il aura introduits dans le langage plastique. »
Après des études de droits, ce fils d’un marchand de grain, né au Cateau-Cambrésis dans le Nord, commence à peindre en 1890. Il s’inscrit à l’Académie Jullian pour préparer le concours d’entrée aux Beaux-Arts. Or, Gustave Moreau, l’ayant remarqué en train de dessiner, le fait entrer directement dans son atelier où il croise Rouault, Camoin, Manguin… Toutes ces rencontres ont une forte influence sur ses recherches. Il admire Cézanne… certaines œuvres s’en ressentent puis Signac… Enfin, avec Derain, Vlaminck… il participe à l’exposition des « fauves » de 1905…
Au premier regard sa peinture peut être déroutante et ses productions ne sont pas d’une qualité égale, mais sa démarche est intéressante si on prend le temps de s’y arrêter. Ainsi, son Intérieur aux aubergines du musée de Grenoble est une étonnante composition : une nature morte avec des aubergines sur une table, un large paravent, une porte qui ouvre sur la campagne, un miroir très stylisé qui reflète les légumes et le papier peint fleuri de la pièce qui prend beaucoup de place. L’ensemble est très décoratif. Selon un historien, « il casse les codes ». Sa peinture, dès lors, ne risque-t-elle pas d’être un peu trop intellectualisée et de devenir hermétique ? Il est vrai cependant que les plans se superposent et s’équilibrent dans une « joyeuse » cacophonie de couleurs séduisantes…
Sa dernière grande œuvre pour lui est la réalisation de la Chapelle de Vence entre 1949 et 1951. Différents cartons de vitraux (qui ont eu une ascendance sur des maîtres-verriers jusqu’aujourd’hui) sont donnés à voir ainsi que des esquisses pour des vêtements liturgiques et le chemin de croix conçu pour ce lieu.
Un artiste qui a beaucoup marqué le XXe siècle.
Au Centre Pompidou, jusqu’au 22 février 2021. 10h – 20h, tous les jours. Ouverture exceptionnelle le mardi. Pendant les travaux de rénovation, l’accès au Centre Pompidou s’effectue rue Beaubourg, côté rue Saint-Merri. L’accès aux espaces d’exposition et au musée se fait exclusivement par ascenseur.
La réservation d’un billet en ligne et d’un créneau de visite est désormais obligatoire pour tous les visiteurs, y compris les adhérents et les bénéficiaires de la gratuité (excepté les détenteurs d’une carte de presse française et étrangère). Ou par téléphone au 01 44 78 12 33, du lundi au samedi de 9h à 19h, hors jours fériés.
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