L’exposition : Théodore Rousseau, La voix de la forêt

Publié le 05 Avr 2024
Théodore rousseau

Théodore Rousseau, Le Lac de Malbuisson, vers 1831. Huile sur papier montée sur carton, 19,5 x 28,4 cm. Collection privée.

Le Petit Palais propose jusqu’au 7 juillet une rétrospective du peintre du XIXe siècle Théodore Rousseau, dont la majorité des œuvres représentaient la nature et particulièrement les arbres et la forêt. 

 

Peindre la nature, tel est l’engagement de Théodore Rousseau (1812-1867). Mis à l’honneur au Petit Palais de Paris, son travail n’avait pas été montré au public depuis 1967.

De paysages en paysages, l’artiste partage sa contemplation marquée au départ par une vision romantique avec de superbes ciels tourmentés (Paysage avec coucher de soleil orageux, vers 1844). Après avoir sillonné la France et représenté différentes régions, la Normandie mais aussi l’Auvergne et le Jura (Paysage d’Auvergne, 1830 ; Lac de Malbuisson dans le Jura, 1831), il s’installe à Barbizon. Il rejoint ainsi son ami Jean-François Millet (1814- 1875) tandis que d’autres peintres paysagistes les retrouvent. Il y restera jusqu’à sa mort, la forêt devenant sa muse.

Défenseur de cette belle forêt de Fontainebleau, il crie son désespoir en voyant des chênes centenaires coupés par l’homme en pleine période d’industrialisation. Il réalise alors un dessin intitulé le Massacre des Innocents… Il se bat pour préserver ce lieu, obtenant de l’État en 1853 la première réserve naturelle du monde sous le nom de « réserve artistique », officialisée en 1861.

Reprenant souvent ses tableaux, cet éternel insatisfait les a parfois chargés de bitume ou de couleurs chimiquement incompatibles ce qui nuit malheureusement aujourd’hui à leurs lectures.

Une centaine d’œuvres sont données à voir provenant du musée du Louvre et du musée d’Orsay mais aussi de prestigieux musées internationaux et de collections privées.

Un moment de pause pour contempler la vision du peintre : « Si je parviens, par l’assimilation de l’air et de la lumière, à donner la vie générique à ce monde de la végétation, alors vous y entendrez les arbres gémir », aurait dit Théodore Rousseau en 1872, cité par Alfred Sensier.


Jusqu’au 7 juillet 2024.

Petit Palais
Avenue Winston Churchill 75008 Paris.
Tél. : 01 53 43 40 00.
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Vendredi et Samedi jusqu’à 20 h. Fermé le lundi.

>> à lire également : L’exposition : Le Paris de la modernité, 1905-1925

Céline Vicq

Ce contenu pourrait vous intéresser

Culture

Le terrorisme intellectuel, une arme idéologique qui ne meurt pas

Dans la réédition – augmentée de plusieurs chapitres – de son succès Les Habits neufs du terrorisme intellectuel, sorti en 2000, Jean Sévillia actualise le portrait d’une police des intelligences qui continue d’aveugler nos élites politiques, malgré une réalité toujours plus difficile à ignorer.

+

terrorisme intellectuel Jean Sévillia
Culture

L’exposition : Arp mythique, Arp antique

La Fondation Arp, située à Clamart dans l'ancienne maison de l'artiste, expose des sculptures de Jean Arp inspirées des civilisations anciennes, jusqu'au 23 novembre 2025 : « Arp mythique, Arp antique. Le regard d’un artiste moderne sur les civilisations anciennes ».

+

arp
CultureCarême

À table du Mardi Gras au Carême

« Mardi Gras, t’en vas pas ! On fera des crêpes ! Mardi Gras, t’en vas pas ! On mangera du chocolat ! », chantaient autrefois les enfants pour conjurer les rigueurs du Carême à venir. Aujourd’hui, dans notre société déchristianisée, il arrive que municipalités et écoles organisent des « carnavals » après Pâques, sans doute parce que la météo s’y prête mieux ; l’on mange encore des crêpes à la Chandeleur, à la grande joie des minotiers et des fabricants de poêles, mais l’on n’en fait plus guère le Mardi Gras et à la Mi-Carême, lequel, d’ailleurs, a vu ses jeûnes et abstinences réduits à bien peu de choses.

+

À table du Mardi Gras au Carême L'Homme Nouveau