Mont-Saint-Michel (9/9) : Sous les bannières marchaient des enfants…

Publié le 28 Juil 2024
mont-saint-michel enfants

Cet été : Le Mont-Saint-Michel. L'éclat millénaire d'une abbaye

Cet été, L’Homme Nouveau vous propose une sélection d’articles issus de son hors-série n° 52-53 consacré au Mont-Saint-Michel, paru à l’occasion du millénaire de l’abbatiale en 2023. Pour bénéficier de tous les articles de ce hors-série, commandez-le sur notre boutique en ligne. 👉🏻 Dossier thématique « Millénaire du Mont-Saint-Michel »

 

Un phénomène rare est lié à l’histoire du Mont Saint-Michel celui des pèlerinages d’enfants. Ils étaient des centaines à partir de tous les coins de l’Europe, à pieds, librement, pour venir implorer l’archange. Attestés dès 1333, les « pastoureaux » du Mont sont un témoignage unique et précieux de le ferveur populaire.

  Les pèlerinages d’enfants au Mont-Saint-Michel sont connus grâce à de nombreuses sources des XIVet XVe siècles. Les plus anciens témoignages concernent les pèlerinages d’enfants au départ de villes françaises, notamment Troyes, Avignon, Montpellier, Millau et Villefranche-de-Rouergue. Dès 1333, apparaît dans les textes le phénomène des « pastoureaus » qui allaient au Mont-Saint-Michel avec un accent mis tout particulièrement sur les miracles qui s’y produisaient en rapport avec les enfants, mais il ne s’agissait pas de croisades des pastoureaux pour aller libérer la Terre sainte, comme en d’autres circonstances. En 1441 et 1442, des groupes d’enfants venant du Rouergue gagnèrent le Mont-Saint-Michel. L’inquiétude du temps, notamment face aux maladies et aux épidémies était peut-être à l’origine de ces départs [1]. Les récits font également allusion à des miracles, à la propagation des départs dans toute une région mais insistent aussi sur la surprise devant le phénomène : « […] C’est bien une chose incroyable pour celui qui ne l’a pas vue. Ils disent que de grands miracles se sont produits, que les pères et les mères qui n’ont pas voulu laisser aller leurs enfants les ont vus mourir […] On estime que de plusieurs pays, jusqu’à présent, des milliers d’enfants sont allés là-bas. » [2] Le phénomène va s’amplifier quelques années plus tard d’après un grand nombre de documents – des chroniques pour la plupart, mais aussi des traités, des lettres, des notes et des comptes de villes [3] – qui concernent pour une très large part les pays germaniques [4]. En effet, entre 1455 et 1462 (avec un pic pour les années 1457 et 1458, peu de temps après la chute de Constantinople),…

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Ilona Hans-Collas, Docteur en Histoire de l’art

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