Auteur du monumental Cheval rouge, l’écrivain Eugenio Corti a rendu son âme à Dieu en 2014, laissant derrière lui une œuvre superbe, appuyée sur une foi solide et une formation philosophique qui lui permettait de n’être pas dupe de la modernité. La parution de ce nouveau livre est une surprise. Et, une bonne surprise ! Elle nous permet de découvrir le futur écrivain avant même qu’il ait vécu la grande expérience fondatrice que fut pour lui la guerre sur le Front de l’Est. Jeune officier d’artillerie, Eugenio Corti est envoyé en 1941 en Russie pour se battre contre le bolchevisme. Anti-communiste, il veut voir sur le terrain la réalité de cette immense machine anti-chrétienne. Comme beaucoup de soldats, il écrit à ses parents, sa famille et ses amis.
Ce sont ses lettres que l’on peut découvrir dans ce volume. Parfaitement maîtrisées (Corti tient à ne pas affoler les siens), elles permettent de découvrir la réalité de cette campagne italienne en Russie. Elles témoignent aussi de son intérêt pour les populations rencontrées. Mais c’est la foi de Corti, surtout qui impressionne. Dès le départ, il assure qu’il reviendra, étant confiant en la Providence. Et il revint ! Pour témoigner de cet enfer et des enjeux réels de cette guerre.
Eugenio Corti, Je reviendrai, Éd. des Syrtes, 240 p., 17 €.