Pauvre Charlotte…

Publié le 28 Sep 2015
Pauvre Charlotte… L'Homme Nouveau

Charlotte Corday n’est pas une inconnue. Elle est cette héroïne de la période révolutionnaire qui assassina le journaliste Jean-Paul Marat le 13 juillet 1793. L’affaire Charlie en janvier dernier nous a rappelé son souvenir.

M’intéressant depuis longtemps à ce personnage, je m’empressai de lire l’article de Michel Onfray dans Le Point du 23 juillet 2015. Charlotte Corday avait perdu la foi. Elle avait embrassé la cause révolutionnaire. Elle avait tué. J’étais curieux de savoir comment le philosophe Michel Onfray interpréterait ce cas.

Eh bien ! je fus déçu. D’abord, il omet certaines précisions qui permettraient de la mieux situer. Ensuite la question religieuse ne l’intéresse pas. Il n’en parle pas.

Certaines précisions. Michel Onfray peut penser que l’hérédité ne compte pas. Il eut cependant bien fait de rappeler que Charlotte appartenait à une très ancienne famille normande et surtout qu’elle descendait de Pierre Corneille. Rien moins. Certains auteurs rattachent les Corday d’Armont aux Vikings. L’auteur du Cid et les Vikings, cela compte. Il ne fallait pas non plus omettre le nom du défenseur de Charlotte devant le Tribunal révolutionnaire : il s’agissait de Chauveau-Lagarde, un avocat de grand talent et d’un grand courage qui défendra plus tard la Reine et Madame Elisabeth. Il « plaida à charge » écrit Onfray. Ce n’est pas tout à fait vrai. À la satisfaction de l’accusée il plaida son désintéressement et la force de ses convictions politiques les nommant « fanatisme » comme il était de règle.

Une mort vaine

Michel Onfray oublie, et cela est plus regrettable, que Charlotte est une convertie. En 1788, après sept années de pensionnat chez les bénédictines de la Trinité, elle a 20 ans et embrasse avec enthousiasme la cause des Réformes et de la Révolution. Pratique-t-elle encore ? Lors de son séjour parisien, avant et après l’assassinat, dans ses écrits, dans ses lettres, à aucun moment elle ne se tourne vers Dieu. Michel Onfray dit bien qu’elle offre sa vie à ses compatriotes. Il cite le fameux texte : « Je veux que mon dernier soupir soit utile à mes concitoyens, que ma tête, portée dans Paris, soit un signe de ralliement pour tous les amis des lois ». En fait, elle s’est trompée. « Pauvre Charlotte », écrit Onfray. Elle crut que son geste arrêterait la folie meurtrière des Montagnards. Il…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCultureLectures

La société traditionnelle et ses ennemis

Récemment traduite en français La Société traditionnelle et ses ennemis, du philosophe espagnol José Miguel Gambra, présente les principes de la philosophie politique traditionnelle et leur pertinence. Son éditeur français, Philippe de Lacvivier, en dit plus.

+

General Tristany carlistas de Gerona scaled e1745402033820 tradition
À la uneCulture

Father Brown : un étonnant petit prêtre détective

Concours Jeunes Talents 2025 | Né de l’imagination de l’écrivain G.K. Chesterton, avant même sa conversion au catholicisme, le personnage du Father Brown met en scène un prêtre catholique aux dons de détective et qui trouve dans le secret du confessionnal la parfaite connaissance du cœur humain. Pour son Concours Jeunes Talents 2025, L'Homme Nouveau vous propose d'écrire une enquête à la manière de G.K. Chesterton.

+

père brown father brown
CultureSpiritualité

Isaac le Syrien : un itinéraire dans la prière

Vénéré et lu dans tout le monde chrétien depuis l'origine, Isaac le Syrien (v. 630-v. 700) a été récemment ajouté à la liste officielle des saints de l'Église catholique. Une édition commentée de ses textes sur la prière vient de paraître qui rappelle l'importance de son rayonnement et constitue un guide pour ceux qui désirent se consacrer à celle-ci.

+

isaac le syrien
CultureLectures

Scarlatti et Campra à l’honneur pour la Semaine Sainte

Recensions | La Rédaction de L'Homme Nouveau vous propose une page culture, avec un choix de quelques livres religieux, DVD ou CD. Des idées de lecture à retrouver dans le n° 1829. Pour ce Carême, redécouvrons le Stabat Mater de Scarlatti dans la version de Gardiner rééditée en 2020, agrémentée du Requiem de Campra et de quelques autres pépites.

+

scarlatti carême