Le parti Fratelli d’Italia vient d’obtenir, grâce à un amendement voté au Parlement, la présence d’associations pro-vie lors des consultations médicales des femmes souhaitant avorter. Une victoire qui semble peu réjouir l’Église locale.
Le 16 avril dernier, à la demande du député Lorenzo Malagola de Fratelli d’Italia, la Chambre des députés italienne a modifié le décret-loi qui met à jour le PNRR (Plan national de Relance et de Résilience). Il s’agit d’un plan approuvé en 2021 par l’Italie pour relancer l’économie après la pandémie de Covid-19. Cet amendement donne la possibilité aux associations pro-vie d’être présentes aux consultations médicales des femmes qui veulent avorter, en leur proposant des alternatives. Leur présence dans les centres d’avortement italiens est en effet voulue par le gouvernement de la présidente du parti Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni. Depuis 1979, la loi autorisant l’avortement jusqu’à trois mois de grossesse exige que les femmes présentent une attestation médicale émanant d’un médecin ou d’un centre de planning familial. Cette nouvelle mesure devrait donner aux associations pro-vie la possibilité d’intervenir directement dans les centres qui délivrent les autorisations. Le porte-parole du mouvement Pro Vita e Famiglia, Jacopo Coghe, rappelle que les consultations doivent être « des endroits où les femmes peuvent bénéficier d’une assistance pour trouver des alternatives concrètes à l’avortement en éliminant ces situations de malaise socio-économique, de solitude et d’abandon qui font du libre choix un slogan politique vain ». Sans grande surprise, le jour du vote a été marqué par des manifestations et des pancartes devant la Chambre et le Sénat. Les partis opposants, tels que le Parti démocrate et le Mouvement 5 étoiles, espéraient rapidement rétablir leur image et surtout reprendre l’avantage médiatique sur la coalition gouvernementale. Dans le quotidien La Repubblica, Marco Furfaro, député démocrate, exprime son mécontentement face à une situation « extrêmement grave », qui « constitue une attaque contre les femmes, leurs droits et leur capacité à se déterminer ». Dans ce clivage, que pense le personnel médical sur la pratique de l’avortement ? 70 % des gynécologues affirment être objecteurs de conscience, un nombre qui continue de croître chaque année. En 2021, dans la région des Abruzzes, dans l’est du pays, 80 % des médecins étaient opposés à l’avortement, selon une enquête du ministère de la Santé italien. Dans le sud de l’Italie et en Molise, 90 % des médecins refusent de le pratiquer. L’Église italienne de…