L’esprit de la liturgie | Les deux saints apôtres sont honorés par une fête particulière, très tôt solennisée dans la chrétienté, et maintenant commune, dans laquelle la liturgie honore le premier confesseur de la foi, saint Pierre, et celui qui la répandit parmi les Gentils, saint Paul.
Le 29 juin, l’Église célèbre la fête des saints apôtres Pierre et Paul. En France, avant la Révolution, c’était une fête d’obligation, comme toutes les fêtes d’apôtres. À la suite du concordat de 1801, un indult a prescrit que lorsqu’elle tombe en semaine, elle soit solennisée le dimanche suivant en ajoutant la mémoire des autres apôtres. La fête des saints Pierre et Paul est très ancienne, car on la trouve partout célébrée dès le IVe siècle, alors que le culte des autres apôtres n’est attesté à Rome qu’au IXe siècle. C’est dans la Ville, bien sûr, qu’elle avait le plus d’éclat, car « là où le trépas des deux principaux Apôtres est honoré, dit saint Léon le Grand († 461), là aussi, au jour de leur martyre, doit régner une joie sans pareille. Car ce sont là les deux hommes qui ont fait resplendir pour toi l’Évangile du Christ, ô Rome. Aussi, toi qui étais maîtresse d’erreur, tu devins disciple de la vérité » (Sermon 82 ; BR 1961). Jusqu’au VIe siècle, après une première messe à l’aube, au terme d’une vigile, le Pape en célébrait ce jour-là deux autres : la première au Vatican en l’honneur du Prince des Apôtres et la seconde à Saint-Paul-hors-les-Murs qui honorait l’Apôtre des Gentils. Cette deuxième célébration fut alors renvoyée au lendemain, ce dont le Missel romain de 1962 garde encore aujourd’hui la trace. La dernière réforme liturgique supprima la fête du 30 juin et modifia les textes du 29 pour y incorporer saint Paul. Le texte central de ce jour est l’évangile : Pierre confesse sa foi en la divinité de Jésus (Mt 16, 13-19) et Jésus lui répond : « Je te le dis : tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (v. 18). Saint Augustin commente : « Pierre est le seul des Apôtres qui mérita d’entendre ces paroles. C’est lui qui fut jugé digne d’être, pour les peuples dont se formerait la maison de Dieu, la pierre fondamentale de l’édifice, la colonne destinée à le soutenir, la clef qui ouvrait le royaume des cieux » (Sermon 29). Saint Hilaire de Poitiers († 367) ajoute : « Bien digne est…