Le 28 juin, un réfugié irakien du nom de Salwan Momika mettait le feu aux pages d’un coran devant la grande mosquée de Stockholm (Suède). Il allait répéter son geste le 20 juillet devant l’ambassade d’Irak, puis le 31 au cours d’une manifestation en face du Parlement suédois. Momika est soutenu par des gens issus de l’extrême droite qui se chargent de donner de la publicité à ses actes sur les réseaux sociaux. Avec eux, il demande l’interdiction du Coran en Suède. Fin juillet, un groupe danois postait à son tour une vidéo mettant en scène un homme brûlant un livre qui semble être le Coran. Le monde musulman a réagi massivement, fustigeant ce qu’il qualifie de blasphèmes. Les plus « islamistes » sont les plus virulents : l’Afghanistan suspend les activités des organisations caritatives suédoises sur son sol, en Iran, l’ayatollah Ali Khamenei appelle à la mise à mort de Momika, en Irak, l’ambassade de Suède est attaquée. Les autres pays, incluant l’Égypte, avec Al-Azhar, la référence religieuse de l’islam sunnite, dénoncent la provocation du réfugié irakien. Même le pape François et les États-Unis condamnent le comportement de ce dernier mais sans oublier le laisser-faire de la Suède. En termes diplomatiques, avec des risques de retombées économiques, l’affaire coûte cher au pays. On se demande comment on en est arrivé là. De plus, à travers les cas de la Suède et du Danemark, c’est aussi à notre pays que nous pensons, nous souvenant des caricatures de Mahomet. Il y a bien sûr l’amalgame sans nuances que font certains entre l’islam, l’islamisme et une immigration incontrôlée perçue par eux comme un danger mortel pour nos pays. On mesure là les erreurs de gestion commises par nos dirigeants politiques. Mais il ne faut pas non plus oublier les crimes terroristes, perpétrés jusque sur notre sol, au nom d’un islam dévoyé et mal compris par ses adeptes. Car il existe un autre islam que celui des terroristes. Ne pas le comprendre revient à s’enfermer dans une spirale mortifère et sans issue. Comme le fait Momika. Mais il existe une autre explication. Le Danemark a fini par le réaliser : il prépare une législation interdisant « le traitement inapproprié d’objets ayant une signification religieuse importante pour une communauté » de croyants. Il y a six ans, le Danemark avait abrogé le délit de blasphème, mettant fin à une législation vieille de trois cent trente-quatre ans.…
2024, l’année de l’Occident détrôné
Décryptage | Cette année 2024 a marqué un pas supplémentaire dans le recul de l'Occident au Moyen-Orient, place laborieusement acquise au cours du XIXe siècle. De son côté, la Chine prend indubitablement la place des États-Unis, brandissant les intérêts en lieu et place des droits de l'homme.