Révélée en France par le blog d’inspiration bénédictine, Le Petit Placide, puis répercutée par le Forum catholique, la nouvelle que Mgr Reig Pla, évêque d’Alcala de Henares dans la région de Madrid, en Espagne, a décidé de maintenir messe et communion dans son diocèse pendant l’épidémie, commence à circuler.
Reprenant la source d’origine, Jeanne Smits a traduit intégralement l’entretien accordé par Mgr Reig Pla au journaliste, Andrea Zambrano.
Extraits :
Excellence, Pourquoi avez-vous décidé de garder les églises ouvertes et de célébrer les messes avec le peuple ?
En tant qu’évêque, j’ai décidé de maintenir les églises ouvertes et de respecter l’horaire habituel des célébrations de la Sainte Messe. Je veux ainsi offrir aux fidèles le signe que l’Église n’abandonne pas ceux qui ont besoin de l’aide de Dieu, en particulier des sacrements. A cette fin, nous organisons les célébrations en suivant toutes les directives préventives recommandées par les autorités sanitaires. De plus, les cloches de la cathédrale sonnent à midi et à 20 h 30, pour appeler à prier pour les nécessités créées par cette épidémie. Parmi les biens de la personne (biens utiles, agréables, moraux, etc.), le plus grand est le bien spirituel, qui est uni à la destinée éternelle de l’homme. C’est pourquoi nous ne pouvons pas priver les fidèles, même dans des circonstances extrêmes, des dons divins, et en particulier de l’Eucharistie.
S’il est important de garder une distance de sécurité, est-il encore plus important de donner aux fidèles le pain du Ciel ?
Non seulement nous gardons une distance de sécurité, mais nous prenons toutes les mesures pour prévenir l’infection : hygiène des mains du prêtre, désinfection du sol et des bancs, des vases sacrés, etc. Tout cela est important, mais aucune de ces choses n’éteint le désir d’infini qui habite chaque cœur humain. Ainsi, avec les mesures de sécurité, ce qui est spécifique au travail de l’Église ne peut pas faire défaut : offrir le salut obtenu par Jésus-Christ par la prière, la prédication de la Parole et les sacrements.
Quel sens faut-il donner à la messe aujourd’hui ? Est-elle indispensable ?
La Sainte Messe, en toute occasion, et plus encore dans cette situation extrême, est le paradis sur terre. Sans la présence du ciel – rendue présente dans l’humanité de Jésus-Christ et maintenant dans les sacrements – l’homme défaille. En raison d’une situation extrême et pour de justes raisons, on peut dispenser de se rendre à l’Eucharistie du dimanche, mais il ne faut pas refuser le pain du ciel à tous ceux qui, avec les précautions indiquées par les autorités sanitaires, peuvent aller chercher la consolation de Dieu. Les fidèles qui viennent sont conscients de leur responsabilité et offrent la Sainte Messe pour tous ceux qui souffrent de la pandémie.
On lira la suite sur le Blog de Jeanne Smits.
Et on espère que des évêques Français et des supérieurs de communauté auront aussi ce souci pastoral de temps de crise.
Mgr Reig Pla a reçu le soutien du cardinal Burke auquel nous avons demandé son avis à ce sujet. Le cardinal Burke nous a répondu :
Dans la décision de Mgr. Reig Pla, ce qui m’inspire le plus est son point de départ, à savoir la vérité que le secours le plus puissant dont nous avons besoin dans l’actuelle crise sanitaire internationale est Notre Seigneur lui-même qui fait sa demeure en nous par l’effusion du Saint-Esprit de son Sacré-Cœur en nos cœurs pauvres et craintifs. Notre Seigneur est présent parmi nous de façon très parfaite dans la Sainte Eucharistie, le Pain du Ciel, le Corps du Christ, sa Présence Réelle, afin de nous inspirer et nous fortifier. Mons. Reig Pla décrit la Sainte Messe à juste titre comme « le ciel sur la terre ». Avec ceci comme point de départ, l’évêque assure le soin pastoral complet de son troupeau, tout en observant toutes les précautions nécessaires pour empêcher la transmission ou la propagation du coronavirus.
Par ailleur s, le cardinal Burke a publié sur le même sujet un message sur le coronavirus et la primauté de la prière et des sacrements dont la version française est disponible sur le blog de Jeanne Smits.