110 millions de réfugiés dans le monde

Publié le 22 Juin 2023
réfugiés

Intitulé Tendances mondiales, le rapport annuel du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) vient d’être publié en juin, à la veille de la Journée mondiale des Réfugiés. Signé par le patron de cette agence des Nations unies, Filippo Grandi, le document lance un cri d’alarme. « Nous avons 110 millions de personnes qui ont fui (leur zone de vie), dit-il, à cause des conflits, de la persécution, de la discrimination et de la violence, souvent mélangés à d’autres motifs, en particulier l’impact du changement climatique ». Pour l’année 2022, cela représente un accroissement de 19 millions de personnes, 17 % de plus en un an. Les principales causes de cette progression spectaculaire sont la guerre d’Ukraine, avec 5,7 millions de réfugiés, et l’arrivée au pouvoir des Talibans en Afghanistan. Depuis mai dernier s’ajoute la guerre pour le pouvoir entre deux factions au Soudan. Néanmoins, ce fait ne doit pas occulter les réfugiés déplacés par des conflits plus anciens, comme celui de la Syrie, avec 5,2 millions de réfugiés, ou de l’Irak, jamais stabilisé depuis l’attaque inconsidérée des Américains en 2003. Il ne faut pas non plus oublier ces millions de chrétiens quittant les pays musulmans quand ils endurent des ségrégations intolérables ou risquent de mourir sous les coups de groupes islamistes au Mali, au Burkina, en Irak, etc. Nous gardons aussi en mémoire ces 5,8 millions de Palestiniens, toujours assistés par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), eux-mêmes ou leurs parents ayant été chassés de leurs villages par la jeune armée israélienne en 1948. Toutes ces crises et ces injustices criantes mettent en évidence la mauvaise gestion des affaires mondiales par l’Occident. Principalement par les États-Unis quand, dans les années 1990, après l’effondrement de l’Union soviétique et jusqu’à la montée en puissance de la Chine et le renforcement du pouvoir de Vladimir Poutine, nos pays disposaient d’une grande liberté de manœuvre pour assainir les relations internationales. Nos dirigeants ont préféré des aventures coûteuses et destructrices comme celles du Kosovo, de l’Irak ou de la Libye ou l’abandon des populations aux mains de bourreaux sanguinaires, comme en Afghanistan. Le résultat est là : cette progression de 17 % du nombre de réfugiés en un an. Ce constat ne doit cependant pas exonérer les responsables des pays concernés de leurs propres responsabilités. Et c’est sans doute là qu’aujourd’hui il…

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Alain Chevalérias

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