Le 300e anniversaire du miracle eucharistique de Paris

Publié le 01 Mai 2025
miracle eucharistique

Le miracle eut lieu pendant la procession du Saint-Sacrement.

Le 31 mai 1725, lors de la procession de la Fête-Dieu à Paris, une femme atteinte d’un mal incurable est soudainement guérie en invoquant le Christ. Ce miracle, reconnu officiellement par l’archevêque de Paris après une enquête rigoureuse, suscite l’étonnement dans une France marquée par le rationalisme naissant. 

  La guérison miraculeuse qui se produit le 31 mai 1725, le jour de la Fête-Dieu, dans la paroisse Sainte-Marguerite, à Paris, présente ce paradoxe d’être bien documentée tout en étant vécue comme une provocation par le siècle des Lumières où croît le scepticisme. Pour connaître l’événement, le long mandement du cardinal de Noailles, proclamant, après une rigoureuse enquête, l’authenticité du miracle, est la source principale (1).

Malade et épuisée

Anne de La Fosse, âgée de 45 ans, était l’épouse d’un ébéniste du Faubourg Saint-Antoine. Depuis très longtemps elle était affligée d’« une perte de sang qui, depuis sept années, était devenue si continuelle, si violente et si opiniâtre, que les tentatives qu’on avait faites pour la guérir avaient été aussi inutiles que dangereuses ». Depuis dix-huit mois, écrit ensuite le cardinal de Noailles, son épuisement était devenu tel qu’il « ne lui permettait pas de marcher, même avec béquilles », comme l’ont attesté de nombreux « témoins dignes de foi » qui l’avaient connue avant le miracle. Le lundi avant la Fête-Dieu de 1725, Anne de La Fosse confia à son confesseur son projet de demander à Dieu sa guérison lorsque la procession du Saint-Sacrement passerait devant sa maison. Le prêtre « lui conseilla de ne pas tenter Dieu par la demande d’une guérison si publique et de se contenter de prier Dieu de la guérir en communiant ». Mais devant la persistance de son mal, Anne résolut de demander quand même sa guérison lors de la procession. Ce jour-là, le 31 mai, elle se fit descendre dans la rue, sur un fauteuil. Lorsque la procession du Saint-Sacrement passa devant la porte de sa maison, elle se jeta à genoux en criant : « Seigneur, si vous le voulez, vous pouvez me guérir. Pardonnez-moi mes péchés, et je serai guérie. » Puis elle marcha sur ses genoux et sur ses mains pour suivre la procession, tout en criant : « Jésus-Christ, vous pouvez me guérir. » Puis, « sentant tout à coup son cœur se fortifier », elle put se mettre debout, et aller « seule et sans…

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Yves Chiron

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