L’homme : la seule créature que Dieu a voulue pour elle-même.
Il y a l’ultra-droite, il y a l’ultra-gauche ; il y a aussi l’ultra-écologisme, et ce nouveau courant n’est pas moins à redouter ; et pas seulement à cause des abattoirs qui sont incendiés, comme à Hotonnes, dans l’Ain.
Un jour de catéchisme, je laisse les enfants se défouler un peu avant le début de la séance, puis je les appelle en leur disant : « On laisse les animaux dehors » (car ils poussent des cris de fauves) « et n’entrent que les enfants ! » Un enfant réagit spontanément : « Mais on est tous des animaux ! On nous l’a dit à l’école. » Un autre enchaîne : « Et il nous reste même une queue ! » (sous-entendu : le coccyx). La théorie de l’évolution est passée par là, avec ses raccourcis si peu scientifiques. Mais surtout c’est le véganisme, ou végétalisme intégral, qui promeut une alimentation excluant tout produit d’origine animale (Pourquoi pas ? Beaucoup de moines sont végétariens.), mais qui devient une idéologie, à partir du moment où elle ne fait plus de différence entre les espèces animales et l’espèce humaine, défendant contre elle les droits des animaux et allant jusqu’à présenter l’être humain comme le plus prédateur ! Finalement, le monde bio-idéal serait un monde sans humains !
Ca a l’air farfelu et ça prête à sourire. Mais cela fait son chemin dans les esprits, surtout quand l’école ouvre volontiers ses portes à de tels messages, sous couvert d’écologie et de préservation de la planète. Déjà, l’évolutionnisme avait prétendu éliminer le Créateur. Le véganisme radical va jusqu’au bout de la logique en déconstruisant l’ordre même de la Création, et en refusant de reconnaître à l’humanité la place d’honneur que Dieu lui a réservée.
C’est ce qui me fait dire qu’il vaut mieux, aujourd’hui en France, être un bébé panda qu’un petit d’homme, parce que ce dernier a un risque sur quatre de ne pas arriver à terme… Avec l’avortement promu et remboursé à travers le monde, l’espèce humaine est devenue la plus menacée et la plus décimée, quoiqu’en disent les campagnes écolo-véganistes, qui nous arrachent des larmes pour la maltraitance des animaux, mais qui ne veulent rien savoir du « cri silencieux » des millions de fœtus jetés à la poubelle.
J’ai l’air très loin de l’Avent… et pourtant. L’Avent, c’est justement Dieu qui vient réhabiliter l’humanité déchue, qui vient nous redonner notre dignité perdue. Et pour cela, Dieu se fait humain, Dieu épouse notre humanité depuis son commencement, dans le sein d’une mère, pour rappeler à l’homme qu’il est la seule créature qu’Il ait voulue pour elle-même. Dieu se fait homme pour rappeler à l’homme ce qu’il est depuis toujours : l’image de Dieu.
L’Avent, c’est l’avènement d’une nouvelle Création, où tout ce qui était à l’envers est remis à l’endroit. Oui, c’est vrai, l’homme peut s’avérer être un dangereux prédateur dans sa gestion de la Création. Et surtout il se met lui-même en danger, en danger mortel, quand il prétend prendre la place de Dieu (cf. Genèse 2, 17). C’est le diable, « homicide dès l’origine » (Jean 8, 44), qui ne supporte pas les prérogatives de l’homme, créé à l’image de Dieu, et qui veut toujours le réduire à l’animalité, voire même abolir sa présence sur la terre.
Et c’est pourquoi le Fils de Dieu se fait petit enfant pour réenchanter notre humanité et pour que l’homme cesse de faire la bête et réapprenne à vivre en enfant de Dieu.