Au nom du Parent 1

Publié le 02 Mar 2019
Au nom du Parent 1 L'Homme Nouveau

Un projet de loi pour « l’école de la confiance », porté par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, était examiné à l’Assemblée nationale courant février. École de la confiance… Rien que l’expression nous colle la frousse et l’envie de déguerpir vraiment très loin de l’école avec nos enfants sous le bras parce qu’on sait bien que ceux qui se réclament d’une vertu en sont le plus souvent dépourvus. Un peu comme l’édifiante grenouille de bénitier qui répète à l’envi qu’elle a le sens de l’écoute et s’avère en réalité ne jamais nous laisser en placer une, Jean-Michel Blanquer qui nous parle de confiance, ça sent l’arnaque. À sa décharge, il faut dire qu’il n’est pas le seul coupable puisque, tout porteur du projet qu’il soit, il ne peut rien contre les parlementaires et leurs amendements au texte de loi. Et c’est ainsi que le 12 février dernier, un amendement porté par La République en Marche a été adopté à l’Assemblée nationale qui supprime les mentions de « père » et de « mère » dans les formulaires scolaires pour les remplacer par « Parent 1 » et « Parent 2 » (cf. aussi p. 24). Pour les députés de la majorité, il s’agit « d’ancrer dans la législation la diversité familiale des enfants dans les formulaires administratifs soumis à l’école ». 

Comique ou tragique ?

Évidemment, on pourrait décliner à l’envi nos références culturelles passées à la moulinette de la Répu­blique en Marche, depuis La gloire de mon Parent 1 jusqu’au célèbre poème de Hugo rebaptisé « Mon Parent 1, ce héros », en passant par Mon Parent 2 l’Oye. Là, c’est vrai, il y a de quoi trouver du comique au milieu du tragique. On pourrait rire, aussi, parce que nous ne sommes plus dupes du tout des mensonges de ceux qui s’acharnent depuis des années à détruire la filiation. Vous rappelez-vous l’inénarrable Jean-Luc Roméro, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) et homosexuel (très militant), qui s’indignait sur Twitter le 15 janvier 2013 ? Alors que les militants en rose et bleu s’inquiétaient, suite au « mariage » pour tous, de l’effacement des termes de père et de mère, il écrivait notamment : « Qu’on cesse de dire que père et mère seront remplacés par parent 1 et 2, c’est totalement faux. » Christiane Taubira avait tenu à peu près le même discours, faisant passer les opposants à sa loi pour des oiseaux de mauvais augure à l’imagination décidément trop débordante. On pourrait citer Libé, aussi, qui s’esclaffait dans un article de son service « Désintox » (ancêtre de son actuel « CheckNews ») daté de 2012 : « C’est l’argument médiatique favori des opposants au mariage pour tous. À les croire, le texte de loi entraînerait la disparition des termes “père” et “mère” du code civil et des documents administratifs. »

Rattrapé par ses propres mensonges, Libé a dû faire un Désintox de ses propres intox expliquant pour garder la face que l’amendement de LREM supprime les mentions de père et de mère dans les formulaires scolaires alors que « La Manif pour tous » annonçait l’effacement des termes de père et de mère… dans le Code civil. Ne nous y trompons pas, cette modification des formulaires scolaires préfigure celle du Code civil, que Libé prépare donc dès maintenant un Désintox sur le Désintox de son intox originelle.

Les députés LREM n’ont pas tort : dans une société qui a légalisé le « mariage homosexuel » les mentions de père et de mère sur les formulaires sont devenues inadaptées pour bien des familles. C’est peine perdue que de refuser cette évolution alors même que deux femmes ou deux hommes peuvent convoler en justes noces. 

Parent ou « responsable légal » ?

Mais fallait-il numéroter ainsi les parents ? On a pu, du côté des opposants au « mariage » homosexuel, critiquer cette formulation pour son côté déshumanisant, trop administratif. Si seulement ! En réalité, Parent 1 et Parent 2, c’est bêtement comptable peut-être, mais c’est encore la mention du parent. Or la compagne homosexuelle d’une mère biologique n’est pas, au sens strict, le parent de l’enfant. Car être parent, au sens étymologique du terme, ce n’est pas éduquer ni même aimer, c’est engendrer. Or dans une paire homosexuelle, il y a toujours un parent nié (le donneur de sperme ou la mère porteuse) et un parent usurpateur du titre. À tout prendre, deux cases « responsable légal » auraient fait l’affaire. Justement, si les députés n’ont pas fait ce choix c’est précisément parce qu’ils veulent déborder le seul cadre juridique pour donner à ces termes une portée politique.

Nous aimerions moins de pseudo-humanisation pour plus de vérité.

Ce contenu pourrait vous intéresser

Éditorial

Ne pas se résigner !  

Éditorial de Philippe Maxence | À l’heure où nous nous apprêtons à reprendre des forces après l’épuisement de l’année, il nous faut non seulement prier pour le Pape et l’Église, mais également prendre la résolution ferme et constante de ne jamais nous résigner à la diminution de la foi, à la perte de l’espérance et au refroidissement de la charité.

+

enfant tablette NadineDoerle résigner
Éditorial

Des paroles et des actes

L'Éditorial du Père Danziec | Il n’y a pas que la noblesse qui oblige. L’Église oblige par la vérité dont elle est la gardienne. Ce trésor, à saisir et à communiquer, doit d’abord être reçu et assimilé. Contre la dictature du relativisme et le poison de l’indifférentisme religieux, intégrer que Notre-Seigneur est la Voie, la Vérité et la Vie relève d’une impérieuse nécessité. Spécialement pour la jeunesse !

+

Sv Petr Vatican statues 1 résigner
Éditorial

Un pontificat qui commence

Éditorial de Maitena Urbistondoy | Léon XIV, en se plaçant dans la filiation de Léon XIII, s’inscrit dans un héritage doctrinal clair auquel beaucoup de fidèles aspirent. À l’heure où l’euthanasie est sur le point d’être légalisée en France, où le nom du Christ est refoulé dans la sphère privée, l’unité des catholiques devient urgente. Une unité non pas simplement ecclésiale, mais aussi politique. Ce n’est pas par compromission que l’Église a formé l’Europe, mais par sa foi. C’est cette foi qui a adouci les mœurs et élevé les institutions.

+

Léon XIV pontificat
Éditorial

Loi naturelle et politique selon saint Thomas d’Aquin

L'essentiel de Joël Hautebert | Alors que le débat sur l’euthanasie illustre une fois de plus la rupture croissante entre droit positif et loi naturelle, l’ouvrage de don Jean-Rémi Lanavère (csm) sur saint Thomas d’Aquin rappelle que la loi politique, loin de s’opposer par principe à la loi naturelle, en est l’expression concrète. Une invitation à redécouvrir le rôle structurant de la politique dans l’ordre moral.

+

Pour saint Thomas d’Aquin, la politique doit découler de la loi naturelle.
Éditorial

Le Christ et l’Église, mariés pour la vie

L'éditorial du Père Danziec | L’Église, c’est elle qui nous sauve et non pas qui que ce soit qui se trouverait en mesure de sauver l’Église. On ne sauve pas l’Église, on la sert. De tout son cœur et de toute son âme. On ne change pas l’Église, on la reçoit. Intégralement et sans accommodement de circonstance. Tout le mystère de l’Église gît dans l’équation et la convertibilité de ces deux termes : le Christ et l’Église. Ainsi, la formule « Hors de l’Église, point de salut» ne signifie réellement pas autre chose que : « Hors du Christ, point de salut ».

+

christ et église
ÉditorialFrançois

Notre quinzaine : que demandez-vous à Dieu ?  

Éditorial de Philippe Maxence | La nouvelle du décès de François n’a surpris personne. Depuis plusieurs mois, nous savions qu’il était malade et qu’il pouvait, d’un moment à l’autre, rendre son âme à Dieu. En attendant de pouvoir en faire un bilan, nous devons d’abord prier pour le repos de l’âme de François ainsi que pour l'Église.

+

dieu