Le livre de Jean-Paul Béchu n’est pas un simple témoignage autour des difficultés de l’adoption. Il est plus compliqué que ça parce que la vie de l’auteur n’a pas toujours été simple : Placé en familles d’accueil à un an, adopté seulement à trois ans. Il connaitra le décès de son père lors de son adolescence. Plus tard, il apprend que son père adoptif était également son père biologique. Comme si ce n’était pas assez rude, Jean-Paul Béchu apprendra également que sa mère biologique (qu’il a retrouvé), ne l’a pas abandonné mais confié à son père.
Toutes ses difficultés aident à comprendre cette quête de sens qui poussera l’auteur à voyager. Le Canada, les Etats-Unis, le Moyen-Orient… Rien ne semble l’arrêter. Débrouillard, il gravit les marches de la réussite sociale, mais dans le monde des paillettes, il se retrouve face à son néant. L’argent, le travail, rien ne semble pouvoir combler son vide intérieur.
C’est le moment que le Christ choisit pour se rappeler à son bon souvenir. Les voies du Seigneur sont impénétrables. Elles passeront par un ouvrier très attaché à sa bière, mais qui s’en passe pendant le Carême. Jean-Paul Béchu fait monter sa voix vers Dieu. Il est prêt. Le Seigneur se révèle, Jean-Paul est de nouveau croyant, puis pratiquant.
Sa foi ne tarit pas sa soif d’entrepreneuriat. Il tente sa chance, tombe parfois, mais se relève toujours, il n’est plus seul. L’ancien louveteau fait toujours de son mieux. Jusqu’à réussir. Après plusieurs années difficiles, le succès vient.
Pour Jean-Paul Béchu ce n’est pas un aboutissement, c’est un moyen d’aider les autres. C’est pour ça qu’après la création de Nameshield, son entreprise de protection des marques sur internet, il se lance dans Esperancia, un fonds de dotation qui aide des projets associatifs à destination des jeunes. Celui qui a beaucoup reçu de son créateur, rend aux plus petits.
Pour Esperancia, il a une intuition, l’Etat aide de moins en moins, il faut se tourner vers les entreprises. En donnant des parts au fonds de dotation, les entreprises s’investissent et donnent du sens à leur travail.
Enfin, il n’est pas possible de parler de Jean-Paul Béchu sans aborder le scoutisme. Enfant, c’est là qu’il a trouvé une place. Lui qui peinait à en trouver une dans sa famille et dans la société. Il y a également appris la confiance, celle qui se donne et celle que l’on reçoit. De 2009 à 2013, il accepte d’être commissaire général des Scouts unitaires de France, il garde cette prière du père Sevin : « Seigneur et chef Jésus-Christ, qui malgré ma faiblesse m’avez choisi pour chef ». Être chef, explique-t-il « demande beaucoup d’humilité ». Être chef n’a de sens que si cela nous permet de nous « engager un peu plus sur le chemin de la sainteté ».
Le livre de Jean-Paul Béchu est un témoignage du Christ et un message d’espérance très fort. Il est à mettre dans les mains de ces nombreux jeunes qui se pensent « bons à rien », mais dont le réel problème est de ne pas avoir trouvé leurs talents que le Bon Dieu leur a donné à faire fructifier.
Une revanche sur la vie, Le parcours d’un bon à rien, de Jean-Paul Béchu, Artège, 16,90 euros.