Comme beaucoup d’événements de masse, les Jeux de Paris ont provoqué une forte augmentation de la prostitution, au moment où la Cour européenne des Droits de l’homme (CEDH) condamne de nouveau ce trafic, malgré certaines pressions.
En marge des Jeux olympiques, un phénomène, bien moins commenté dans la presse, a explosé : la hausse du commerce sexuel. Fin juillet, plus de 60 000 annonces de prostitution étaient publiées quotidiennement sur le principal site internet proposant des prestations à caractère prostitutionnel en France, contre 40 000 hors événement olympique. Les rencontres sportives mondiales peuvent effectivement susciter une recrudescence de la prostitution et du proxénétisme, comme cela avait été le cas lors de la Coupe du monde de football 2006 en Allemagne ou celle de 2014 au Brésil. Environ 14 000 prostituées d’Europe de l’Est se seraient rendues en Allemagne spécialement pour l’Euro 2024. Certaines anciennes victimes de traite sexuelle ont également témoigné devant des associations avoir été contactées pour reprendre leur activité cet été. L’arrivée de plusieurs millions de touristes pendant les événements olympiques inquiétait d’ailleurs les autorités. La Mission interministérielle pour la Protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) avait mis en place une campagne de lutte contre le système prostitutionnel. L’ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu, qui dirige aujourd’hui la Miprof, déclarait en amont des Jeux olympiques que « les associations nous alertent sur des risques accrus d’exploitation, que les offices centraux de police et de gendarmerie prennent au sérieux. Les annonces prostitutionnelles en ligne ont quasiment doublé depuis le début de l’année, alors que des millions de visiteurs viendront de pays où la législation sur la prostitution est différente de la nôtre »… Une législation que la Cour européenne des droits de l’homme vient d’approuver en validant l’approche abolitionniste française en matière de prostitution. Le jeudi 25 juillet, la CEDH a tranché : un État peut pénaliser l’achat de relations sexuelles. La CEDH avait été en effet saisie par 261 hommes et femmes prostitués de différentes nationalités exerçant une activité de prostitution licite en France qui dénonçaient l’impact de la loi du 13 avril 2016 sur leurs conditions de vie et de travail. Cette opération avait été orchestrée par plusieurs associations avec pour objectif de faire pression sur la France et ainsi obtenir la légalisation de la prostitution dans le pays. Un nombre particulièrement important de « tiers-intervenants » ont participé à…