Le 25 août, Israël a visé le sud du Liban dans le but de prévenir une attaque aérienne du Hezbollah. Une attaque qui fait suite à l’exécution par Israël d’Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas venus à Téhéran pour y négocier un cessez-le-feu.
Le 25 août, vers cinq heures du matin, l’armée israélienne lançait une attaque contre des positions du Hezbollah au sud du Liban. L’opération a mobilisé une centaine d’avions et n’a pas duré plus d’une demi-heure. Elle aurait touché 6 000 cibles, principalement des rampes de lancement de missiles, de roquettes et de drones. Les Israéliens affirment avoir mené cette offensive à titre préventif, le Hezbollah s’apprêtant à tirer une nuée d’engins et de munitions sur Israël afin d’en saturer les défenses anti-aériennes. Cette fois-ci, le gouvernement de l’État hébreu semble sincère. La preuve en est, à peine trois heures après la déferlante israélienne, montrant qu’elle était prête à faire feu, l’organisation chiite libanaise tirait 220 roquettes et une vingtaine de drones contre le nord d’Israël. On peut imaginer la violence de cette attaque sans l’opération préventive de Tel-Aviv. Il faut néanmoins replacer ces passes d’armes dans le contexte des événements du Moyen-Orient avec en lice d’un côté l’islamisme radical, de l’autre la politique agressive et conquérante d’Israël.
Une exécution révélatrice
Depuis le 31 juillet, l’État hébreu attendait avec fébrilité la réponse à ce qui apparaît aux yeux de tous comme son exécution d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran. Chef politique du Hamas, l’organisation qui se bat contre l’armée israélienne à Gaza, ce dernier réside normalement au Qatar où il négociait un cessez-le-feu avec l’adversaire. Haniyeh s’étant rendu en Iran pour la prestation de serment du nouveau président iranien, on n’est guère surpris qu’il ait été pris pour cible en territoire étranger. Ni l’Iran ni Israël ne s’arrêtent plus à ce genre de détail dans leur guerre. En revanche, que les Israéliens tuent le principal négociateur de l’ennemi montre leur peu d’inclination pour des pourparlers. Mais pourquoi l’intervention d’une milice libanaise, de plus chiite, dans un conflit israélo-palestinien où les sunnites sont a priori seuls concernés ? Pour comprendre, il faut remonter aux accords de Taëf (en Arabie Saoudite) qui mirent fin à la guerre civile du Liban (1975-1990). Les Occidentaux avaient alors exigé l’indispensable : le désarmement des différentes milices. Néanmoins, partant d’une idée tordue, ils avaient autorisé l’armée syrienne à rester sur place en lui confiant…