Après les audiences sur la prière, le Pape entreprend une nouvelle série d’allocutions sur un thème qui lui est proche, quoique différent : celui de la guérison.
Commentaire de l’allocution du Pape lors de l’Audience générale du 5 août 2020
La récente pandémie provoqua de nombreuses et profondes blessures, non seulement corporelles mais encore et peut-être surtout spirituelles, dont il nous faut guérir à tout prix. Mais pour guérir spirituellement, il faut pratiquer les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité. La foi ne suffit pas à elle seule, il faut y ajouter les œuvres, non celles mortes de la Loi, mais celles vivantes de la charité. D’autre part, la foi d’enfants que nous devons être ou redevenir pour gagner le Royaume des cieux doit être une entière confiance en la miséricorde divine. Alors, l’espérance s’identifie presque à la foi. D’ailleurs dans certains manuscrits du texte de saint Pierre, la foi remplace l’espérance : « Sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur Christ, toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de la foi (au lieu de l’espérance) qui est en vous ». Benoît XVI utilisait d’ailleurs volontiers cette formule de certains manuscrits.
On peut guérir de la maladie et sinon on peut la supporter en union avec la Passion du Christ. Et la foi nous aide précisément à obtenir un tel miracle, comme dans le récit de la guérison du paralytique à Capharnaüm que commente ici le Pape. Les Évangiles synoptiques insistent fortement sur le rôle primordial de la foi qui obtint la guérison corporelle comme signe de la guérison de l’âme. Ils nous donnent deux exemples très beaux qui furent le fait d’étrangers : celui du centurion romain et celui de la Cananéenne qui s’entendit dire : « Femme, grande est ta foi ». À l’inverse, chez saint Jean, les miracles qui sont des signes, sont destinés à prouver tout à la fois que Jésus est le Fils de Dieu et notre Rédempteur. Il nous les présente toujours afin que nous croyions ces deux vérités centrales. Jamais la révolte ou l‘incrédulité ne peuvent obtenir des miracles de la part de Jésus. Pour s’en convaincre, il suffit de penser à la lutte que mène Jésus contre les pharisiens dans le quatrième évangile qui dénonce en toute clarté le péché d’incrédulité. Ainsi, à ceux d’entre eux qui se sentaient piqués au vif par ses paroles et qui lui demandaient s’ils étaient aveugles, il répondit à la fin du chapitre neuvième : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché; mais vous dites: Nous voyons ! Votre péché demeure ».
Ayons une foi semblable à ceux qui déposèrent l’infirme aux pieds de Jésus. Ayons leur espérance, car leur foi était l’indice de la certitude qu’ils avaient que Jésus guérirait ce paralytique. Ayons aussi leur charité qui se prouve par l’acharnement qu’ils ont mis pour mener leur malade devant Jésus malgré la foule. Que le confinement nous serve de leçon ! C’est la foi qui doit vaincre le mal, le démon et le monde au sens johannique du terme. Jésus disait bien à ses disciples : « Si vous aviez une foi grande comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : transporte-toi là-bas et elle le ferait ». Les problèmes sociaux et politiques ne se résoudront que si les hommes se convertissent. Le monde apostat doit retrouver la foi. Les maladies sociales ne sont rien à côté des maladies de l’âme. Que Marie nous fasse comprendre qu’on ne construira un monde meilleur qu’avec Jésus. Qu’elle nous obtienne un accroissement de foi, d’espérance et de charité. Et souvenons-nous toujours que « toute âme qui s’élève (non par l’orgueil mais par la foi) élève le monde et toute âme qui s’abaisse abaisse le monde. »