Les deux Missels proposent ce dimanche des passages évangéliques où le Christ parle de pouvoir : distinction du temporel et du spirituel pour l’un et nécessité de servir pour être à la première place.
Le Christ, dans les évangiles de ce dimanche, reçoit deux questions de niveaux bien différents. Dans le Missel romain de 1962, les pharisiens, pour le piéger, lui demandent : « Est-il permis ou non de payer l’impôt à César ? » (Mt 22, 15-21). « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21), telle est la réponse bien connue de Jésus. Alors que ses interlocuteurs voulaient voir Jésus s’opposer au pouvoir temporel, celui-ci, commente saint Hilaire de Poitiers († 367), « accorde si parfaitement le mépris du siècle et l’honneur dû à César que, tout en obligeant de rendre à César ce qui lui appartient, il dégage les âmes consacrées à Dieu de tous les soucis et embarras du siècle » (Sur Matthieu ; BR 1568). Beaucoup plus près de nous, Jean-Paul II a cité cette réponse comme la source d’une « juste séparation des pouvoirs » et rappelé que « l’Église n’a pas vocation pour gérer le temporel, car, en raison de sa charge et de sa compétence, elle ne se confond d’aucune manière avec la communauté politique et n’est liée à aucun système politique » (Lettre aux évêques de France, 11 février 2005). De l’autre côté, le Catéchisme de l’Église Catholique s’appuie sur la consigne de Jésus pour affirmer que « le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Évangile » (n. 2242). La question initiale de l’évangile du Missel romain de 1970 ne concerne, a priori, que ceux qui la posent, à savoir les fils de Zébédée, Jacques et Jean : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire » (Mc 10, 35-45). On se trouve donc là face à une ambition plus simplement personnelle. Pourtant, la réponse de Jésus nous ramène à la question plus générale du pouvoir. Après avoir répondu que pour parvenir à cette gloire, il fallait être « baptisés du baptême dans lequel [il…