L’exposition Figures du fou. Du Moyen Âge aux Romantiques est présentée au Louvre depuis le 16 octobre et jusqu’au 3 février 2025.
Au Musée du Louvre, dans le hall Napoléon entièrement rénové, une exposition foisonnante présente les figures du fou à travers le temps, du Moyen Âge à l’époque romantique. Se déroulant d’une façon chronologique, elle donne à découvrir les différentes représentations parfois paradoxales de cet état ou de cette fonction.
À l’entrée, un commentaire du parcours, se référant à l’époque médiévale profondément religieuse, cite le psaume 52 « Dixit insipiens in corde suo : non est Deus » (Dans son cœur le fou déclare : Dieu n’existe pas). Ainsi, sur les manuscrits (magnifiques), la lettre D est souvent décorée d’un personnage aux vêtements déchirés ou simplement dénudé.
Plus loin, sont aussi évoquées les vierges sages et les vierges folles (Vierge folle, moulage en plâtre d’après une statue du XIIIe siècle de la cathédrale de Strasbourg). Une autre vision de la folie est celle exaltée comme une approche de Dieu, le fou étant considéré comme un modèle de sainteté. Un éblouissant Saint François d’Assise sur fond d’or en est une illustration.
Quittant le domaine religieux, la folie devient passion amoureuse avec Lancelot et Guenièvre ou Tristan et Iseult, magnifiée sur de superbes coffrets en ivoire. Un grand chapitre évoque le fou du roi qui au XIVe siècle est devenu un personnage reconnaissable par son costume bigarré et ses attributs (grelots, marotte, etc.). Le fou du jeu d’échecs est aussi montré.
Au cours du siècle suivant, deux ouvrages La Nef des fous de Sébastien Brant, puis L’Éloge de la folie d’Erasme rencontrent un grand succès. Les extravagantes et géniales peintures de Jérôme Bosch ou de Pieter Bruegel l’Ancien illustrent les folies des hommes…
Les XVIIe et le XVIIIe siècle voient ce sujet s’amoindrir puis l’avènement de l’esprit des Lumières y contribue davantage. Mais, pendant la période romantique, il renaît avec par exemple, le Quasimodo de Victor Hugo ou encore « L’homme fou de peur » de Gustave Courbet (1819-1877).
Une présentation très dense mettant en relief des chefs-d’œuvre dans une large diversité de point de vue !
Jusqu’au 3 février 2025.
Musée du Louvre
9 h à 18 h, sauf le mardi, jusqu’à 21 h le mercredi et le vendredi.
Réservation d’un créneau horaire recommandée en ligne y compris pour les bénéficiaires de la gratuité.
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