Jean Breton n’en pense pas moins | Jamais surpris, toujours déçu

Publié le 22 Juil 2021
Jean Breton n'en pense pas moins | Jamais surpris, toujours déçu L'Homme Nouveau

Qu’aurait écrit Jean Raspail à propos de la mesquine obligation vaccinale ? Qu’aurait tonné Soljenitsyne pour les zek qu’en deviennent les rétifs ? Qu’aurait pensé Chesterton de notre napoléon actuel ? Si vous le devinez, écrivez-le, vous aurez du succès.

Ils auraient commis des textes magnifiques, dénonçant, ou fulminant, nous rappelant nos origines et nos fins, nos idéaux et nos rêves ; voyant, au-delà d’une épidémie ou d’une vague de violences, des mouvements profonds de civilisations, de religions ou de pensée, ils auraient montré le monde en chute libre, ayant déjà franchi avec désintérêt le pas le séparant du bord du gouffre.

Qu’aurait proposé De Gaulle, sinon la résistance ? Saint Jean-Paul II sinon la fidélité ? Gandhi sinon la désobéissance citoyenne ? Jeanne d’Arc aurait convaincu quelque édile local à lever une armée, Rolland et Bayard auraient combattu jusqu’à la mort, le courage donnant ce que Tweeter refuse.

Mais, tous, ils feraient aujourd’hui un flop. Comme l’Inquisiteur expliquant à Jésus que la Chrétienté n’apprécie pas tellement Son retour, ils n’auraient eu droit qu’aux applaudissements polis des seuls indignés habituels, toujours prompt à signer anonymement ou à manifester hors des heures de bureau – de la révolution de salon.

Nous avons les politiques que nous méritons. Nation autrefois de génie, désormais de boutiquiers, nous sommes confinés dans notre individualisme bien plus que dans nos appartements trop petits. La Bourse s’envole quand la Liberté meurt. Qu’on salue l’obligation vaccinale, c’est par peur pour soi, uniquement pour soi. Qu’on s’y oppose, c’est pour ne pas être vacciné soi-même, uniquement pour soi-même. Les catholiques réfractaires en viennent à utiliser les arguments « mon corps, mon choix, ma liberté ». On sait d’où ils viennent.

L’opposition s’étripe sur de mesquins points de détails pour rester dans l’audimat, et la grogne ne concerne que le portefeuille. Les vieux pétris de trouille s’inquiètent de ce que des « antivax » les empêchent de profiter longuement de leur retraite. Les jeunes abreuvés de paresse pensent aussi à leur retraite.

Bref, on subit. On subit l’orientation stochastique du gouvernement, on subit l’absence totale d’opposition de l’Opposition. Plus de rhéteurs par manque d’auditeurs, plus de tribuns par excès de tribunes. Une insoumission de pacotille, un rassemblement d’un troupeau national, une mise en marche grégaire de transhumance (la beauté de la Provence en moins).

Quelques plumes écrivent « résistance ! » : par pitié, traduisez-le en actes, pour votre cohérence, et en propositions, pour la nôtre. Trop facile de dire « un point de non-retour est atteint », puis de compter les likes que ça inspire.

Ce contenu pourrait vous intéresser

Chroniques

Ni abstrait ni différencié, l’homme enraciné

L'Essentiel de Joël Hautebert | Dans le grand déséquilibre contemporain, deux écueils menacent la juste conception des êtres humains, considérés d’un côté comme des pions interchangeables et de l’autre comme n’ayant en commun que leur « zoologie ». Seule la conception chrétienne tient finalement les deux bouts de la chaîne. Une leçon plus que jamais d’actualité, à l’heure où la Nouvelle Droite pourrait faire figure de remède au mondialisme.

+

homme enraciné
ChroniquesEgliseLiturgie

La Pause liturgique : Sanctus 5, Messe Magnæ Deus potentiæ (Mémoires des Saints)

Ce Sanctus du 4e mode a quelque chose de mystique et de majestueux, dans sa simplicité. Il alterne heureusement les formules neumatiques et les passages syllabiques, les progressions par degrés conjoints et les intervalles de tierce, de quarte ou même de quinte, les élans vers l’aigu et les détentes vers le grave. Ce Sanctus a la particularité de n’être représenté que par une seule source manuscrite, allemande, datée de la toute fin du XIIe siècle.

+

alleluia