Une manifestation de grande envergure s’est déroulée le 15 mars en Serbie, contre le pouvoir en place. Les Sebes dénoncent la corruption qui y règne et la responsabilité de l’Union européenne.
Le 26 février, la justice de Bosnie-Herzégovine condamnait le président de la République serbe de Bosnie-Herzégovine (Republika Srpska) à un an de prison. Le 15 mars, des centaines de milliers de mécontents manifestaient contre le pouvoir dans les rues de Belgrade, capitale de la Serbie. Ces deux événements ne se déroulent pas dans le même État. Le premier, la Bosnie-Herzégovine, est un État fédéral dont une composante, la Republika Srpska, est serbe. Le second, la Serbie, est un autre État, sans liens constitutionnels avec la Republika Srpska.
Les deux contrées, la Serbie et la Republika Srpska, ont néanmoins en commun d’être serbes et de partager une même frontière. Elles partagent aussi le sort d’avoir été assujetties à des décisions des Nations unies et de l’Europe, sous orientation américaine, à la suite des guerres qui ont accompagné l’éclatement de l’ancienne Yougoslavie du maréchal Tito.Une réalité du terrain complexe
Aussi, à la réflexion, les désordres qui règnent aujourd’hui dans ces deux pays nous apparaissent-ils surtout comme le résultat d’une gestion doctrinale, de décideurs occidentaux trop souvent coupés des réalités du terrain. À Belgrade, la manifestation du 15 mars était spectaculaire en raison de l’importante mobilisation. Néanmoins, l’ambiance est à la contestation de rue depuis le 1er novembre dernier, à la suite de l’effondrement, ayant causé la mort de 15 personnes, d’un auvent de la gare de Novi Sad. Les protestataires, large mouvance apolitique de la population, reprochent au pouvoir la corruption, régnant dans l’attribution des marchés publics, qui est à l’origine de cette catastrophe. Le président de la République de Serbie, Aleksandar Vučić est le principal responsable de cette situation. Or il bénéficie du soutien de l’Union européenne. Cette situation est paradoxale car Vučić a été un partisan déterminé, voire extrémiste, de la cause nationaliste serbe par ailleurs décriée par Bruxelles. Si, aujourd’hui, il a opté pour une obéissance de façade prisée par les eurocrates, c’est aussi en pratiquant la corruption et en introduisant les mafias locales dans les dispositifs gouvernementaux.
La responsabilité de l’Union européenne
Le laxisme de l’Union européenne…