Depuis mi-mars, la Constitution de la Papouasie-Nouvelle-Guinée affirme le caractère chrétien de la nation.
Le 12 mars 2025, le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a adopté un amendement de la Constitution proclamant officiellement le caractère chrétien de la nation. Le nouveau préambule affirme : « Nous reconnaissons et déclarons Dieu le Père, Jésus-Christ le Fils et le Saint-Esprit comme notre Créateur et le soutien de l’univers tout entier. » La motion, votée par 80 voix contre 4, a également institué la Bible comme symbole national. Aucun article ne reconnaît toutefois une Église d’État, et la liberté religieuse reste garantie, notamment par l’article 45. Cette décision s’inscrit dans un processus engagé depuis plusieurs années. Un « Sommet chrétien » avait été convoqué en 2023 à Port Moresby, réunissant les principales dénominations chrétiennes du pays. Elle reflète aussi la volonté du Premier ministre James Marape – adventiste – de donner une orientation morale à la vie politique du pays. Selon lui, il s’agit de « construire une nation fondée sur Dieu et sur Sa Parole ». La Papouasie-Nouvelle-Guinée est peuplée d’environ 12 millions d’habitants. Selon les recensements, plus de 95 % d’entre eux se disent chrétiens, dont 27 % de catholiques. Les autres appartiennent à des Églises protestantes, évangéliques ou pentecôtistes très dynamiques. La foi chrétienne est visible partout : invocations à Dieu lors des discours officiels, prières dans les écoles, sermons à la radio, serments sur la Bible dans les tribunaux. Dans un pays où l’État est souvent absent, les Églises suppléent les institutions publiques : elles construisent et gèrent des écoles, des centres de santé, des dispensaires, des orphelinats. Elles jouent aussi un rôle de médiation dans les conflits tribaux. Cette présence chrétienne structure profondément la vie sociale, éducative et familiale. Le pays est le plus pauvre du Pacifique, malgré d’immenses ressources minières et énergétiques. Près de 40 % des Papous vivent sous le seuil de pauvreté. Les violences sont régulières : en septembre 2024, des affrontements dans la province d’Enga ont fait plus de 35 morts. Le pays compte plus de 800 langues et groupes ethniques, et l’identité chrétienne est l’un des rares éléments d’unité. Dans ce contexte, l’amendement constitutionnel est aussi un acte politique : il vise à renforcer le sentiment national autour d’un socle moral commun. L’histoire chrétienne de la Papouasie-Nouvelle-Guinée commence avec l’arrivée des pères maristes français dans les années 1840. En 1885, les Missionnaires du Sacré-Cœur…