Après le renvoi d’Algérie de 12 agents français sous statut diplomatique, la France a décidé d’expulser à son tour 12 agents algériens. Les raisons de la crise actuelles sont à chercher entre autres dans l’attitude de la France à la suite des accords d’Évian.
Le 15 avril, l’Élysée annonçait sa décision d’expulser 12 agents diplomatiques et consulaires algériens. Il répondait, par mesure de réciprocité, au renvoi en France par l’Algérie deux jours plus tôt de 12 agents français sous statut diplomatique. Alger justifiait sa mesure par l’arrestation en France d’un agent de son consulat de Créteil (Val-de-Marne), accusé de l’enlèvement et de la séquestration de l’un de ses opposants, réfugié sur notre territoire. Les tensions montent entre les deux pays depuis le soutien de la France à la politique du Maroc au Sahara occidental et depuis la condamnation de Boualem Sansal. C’est une nouvelle vicissitude d’une relation orchestrée sur le mode du « je t’aime moi non plus », depuis les accords d’Évian de mars 1962 et l’indépendance algérienne. La recension des erreurs françaises commises à partir de la fin de la guerre d’Algérie commence avec l’acceptation sous pression d’un seul parti, le FLN, comme challenger de la France aux négociations. De plus, un parti, certes légitime dans sa lutte pour l’indépendance, mais coupable de nombreuses actions terroristes en tuant des civils européens et musulmans.
Les exactions du FLN
L’encre des accords était à peine sèche que déjà, en 1962, pendant les quelques mois de cohabitation entre les autorités françaises et celles émergentes issues du FLN, ces dernières lancèrent une nouvelle campagne d’enlèvements et de meurtres de civils européens. Or, sur ordre de Paris, les forces françaises, pourtant très actives contre l’OAS, ne firent rien ou presque contre les attaques terroristes du FLN avec lequel elles partageaient le pouvoir.
Les exactions du FLN culminèrent à Oran le 5 juillet, jour de la célébration de l’indépendance, avec le massacre d’au moins 700 Européens. Puis ce fut l’extermination de dizaines de milliers de harkis, nos frères d’armes. Dans ces deux cas sans que le gouvernement français et les forces sous ses ordres ne réagissent. Seuls quelques-uns de nos officiers, dégoûtés par cette duplicité, intervinrent en contrevenant aux ordres. Pourquoi cette mansuétude de De Gaulle et de son gouvernement à l’égard du FLN, se demande-t-on ?