Le musée Marmottan Monet (Paris) propose une exposition autour d’Eugène Boudin : « Le père de l’impressionnisme : une collection particulière ». Du 9 avril au 31 août 2025.
À Paris, le musée Marmottan met à l’honneur le peintre Eugène Boudin (1824-1898) grâce au prêt généreux de Yann Guyonvarc’h, collectionneur passionné par cet artiste normand.
Des ciels immenses aux délicats bleus pâles, souvent chargés de nuages annonçant les ondées fréquentes de cette région de France, sont donnés à contempler. La mer est omniprésente dans la production de ce peintre qui donne un aspect d’esquisse à ses toiles, travaillées au départ en extérieur puis achevées en atelier.
Les 80 œuvres exposées montrent l’amour de Boudin pour la nature et pour la lumière si spécifique et changeante des paysages maritimes. Les ports où sont ancrés de superbes voiliers, la plage qui devient un lieu à la mode, sont peints avec brio mais toujours à sa manière faite d’une touche rapide.
Né à Honfleur en 1824 et issu d’un milieu extrêmement modeste – son père est marin –, Eugène Boudin est d’abord mousse sur un bateau puis travaille au Havre chez des imprimeurs où il découvre la lithographie. Il dessine depuis l’enfance. Il ouvre à 20 ans une boutique de papetier-encadreur. Elle lui donne l’occasion de rencontrer les peintres Eugène Isabey, Thomas Couture, Jean-François Millet qui l’encouragent dans ses travaux… En 1847, il vient à Paris et visite le Louvre copiant les paysagistes hollandais.
Claude Monet, qui, à 16 ans, s’est fait au Havre une réputation de caricaturiste – quelques-unes de ses œuvres sont présentées dans le parcours de l’exposition –, n’apprécie pas l’œuvre de Boudin comme bon nombre de ses concitoyens. Elle ne paraît pas assez finie, pas assez « léchée ». Finalement, Eugène réussit à le convaincre de venir dessiner sur le motif. Monet en gardera un souvenir inoubliable.
Après des années très difficiles, des ventes lui permettent de voyager : d’abord en Bretagne dont est originaire son épouse, puis à Bordeaux, en Hollande, vers le sud de la France, où la luminosité le déroute, et jusqu’à Venise.
Il meurt à Deauville en 1898 dans une modeste maison qu’il avait fait construire, laissant derrière lui de très nombreuses études et un regard nouveau sur les subtilités de la lumière annonçant l’impressionnisme.
Musée Marmottan,
2, rue Louis Boilly, 75016 Paris.
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h.
Fermé le lundi.
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