Catholicisme américain (2/4) : Rome et Washington, rencontre au sommet

Publié le 11 Juin 2025
catholicisme américain Trump Léon XIV Vance

Un pape américain et un vice-président catholique : deux situations inédites. © Office of Vice President of the United States

> Dossier : « Catholicisme américain : entre puissance et fractures »
La récente rencontre entre le pape Léon XIV et le sénateur J. D. Vance soulève des questions majeures sur l’avenir des relations entre Rome et Washington. Retour sur les enjeux géopolitiques, spirituels et symboliques de cet échange inattendu, dans un contexte où les catholiques américains retrouvent un nouvel élan sous l’impulsion d’un pape originaire des États-Unis. Entretien avec Nikola Mirkovic, auteur de L’Amérique empire.

 

| Lundi 19 mai, le pape Léon XIV a rencontré le sénateur J.D. Vance, figure montante du conservatisme américain. Que peut-on dire de cette rencontre ? Quelles peuvent en être les conséquences ?

Je crois que cette rencontre arrive à point nommé. J.D. Vance est le dernier homme politique à avoir rencontré le pape François et l’un des premiers à rencontrer Léon XIV. Coïncidence ou Providence ? En tous cas, c’est très intéressant d’un point de vue géopolitique : il existe des relations diplomatiques entre la Maison Blanche et le Vatican. Nous avons d’un côté le bras droit d’un président qui affirme vouloir la paix, et de l’autre un pape militant de la paix. On a beaucoup entendu dire que celui qui était encore le cardinal Prevost à l’époque, avait taclé J.D. Vance sur Twitter à propos de l’ordre dans la charité et de l’immigration. Si le Pape a depuis supprimé son compte, cette rencontre a sans doute permis de remettre les différends sur la table et d’exprimer clairement les positions de chacun. Par ailleurs, elle est très importante pour les États-Unis en général et pour J.D. Vance en particulier. Trump, qui essaye de donner un virage conservateur à son gouvernement et au pays, veut montrer qu’il compte sur les catholiques en entretenant des relations avec le Vatican. Avoir la même langue et la même culture que le Pape est évidemment un atout pour ce premier pays catholique d’Occident. On notera au passage que le frère aîné du Pape, Louis, est un fervent militant de Trump. Vance, en tant que récent converti au catholicisme, ne va pas voir qu’un chef d’État parmi d’autres au Vatican, il va voir le chef de l’Église catholique. Il n’y a donc pas qu’un rapprochement politique mais également le sincère zèle du converti dans cette rencontre. Leurs cadeaux mutuels en témoignent.

| Cet état des relations entre les États-Unis et l’Église catholique est-il nouveau au regard de l’histoire ?

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marguerite Aubry

Marguerite Aubry

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseChrétiens dans le monde

Catholicisme américain (4/4) : Un monde en tension

Dossier : « Catholicisme américain : entre puissance et fractures » | Aux États-Unis, quatrième pays du monde par le nombre de catholiques, la foi s’inscrit dans un contexte contrasté où se mêlent ferveur liturgique, divisions doctrinales et stratégies d’influence sur la scène publique. Entre tradition et modernité, le catholicisme américain est à un tournant où l’arrivée d’un pape originaire du pays pourrait bien rebattre les cartes.

+

catholicisme américain