Instruction en famille : un rapport sévère de la Cour des comptes

Publié le 03 Juil 2025
instruction en famille IEF école à la maison

© IowaPolitics.com, CC BY-SA 2.0

Dans son rapport du 26 juin, la Cour des comptes critique l’instruction en famille, justifie une réforme restrictive et ignore ses bénéfices économiques. Une position alignée sur celle de l’exécutif, au détriment des familles et des deniers publics, comme l’analyse Christophe Foltzenlogel, du Centre européen pour le Droit et la justice (ECLJ).

  Le 26 juin 2025, la Cour des comptes a rendu des « observations définitives » sur « l’instruction dans la famille » (IEF). Loin de soutenir l’IEF, qui est par définition le modèle d’instruction le moins cher possible et qui pourrait faire économiser un milliard à l’État, la Cour des comptes prend fait et cause pour une réforme catastrophique et symptomatique de notre pays : plus de réglementation, plus de fonctionnaires, plus de dépenses et moins de libertés. Jusqu’en 2021, l’école à la maison était une liberté fondamentale. Une simple déclaration suffisait pour pratiquer ce mode d’instruction. Un régime de liberté en accord avec le droit international qui reconnaît clairement que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants et que l’État doit respecter leurs convictions religieuses, philosophiques et aussi pédagogiques. Mais en octobre 2020, Emmanuel Macron annonce vouloir interdire strictement l’école à la maison, sauf impossibilité médicale, et ce pour une cause grave : la lutte contre le séparatisme islamiste. Or, ce motif d’interdiction – le séparatisme islamiste à l’œuvre dans les familles faisant l’IEF – ne sera jamais démontré par le gouvernement ou l’Éducation nationale. Aucun rapport ne viendra étayer cette assertion et aucun chiffre ne corrobore l’alerte lancée par le Président.

Un motif économique

En réalité, le prétexte est principalement économique, comme le montre le rapport de la Cour des comptes. Le nombre d’enfants faisant l’école à la maison est passé de près de 14 000 en 2007 à 45 000 en 2019. Cette augmentation a engendré un surcoût de temps et de personnel pour organiser les contrôles annuels et l’éducation nationale ne parvenait plus à contrôler tous les enfants. Le changement de régime a été voulu pour casser la dynamique dans laquelle était l’instruction en famille. C’est ici que le rapport de la Cour des comptes est particulièrement décevant. Loin de percevoir les immenses économies qu’il y aurait à faire en promouvant l’école à la maison, l’institution ne voit que le coût propre à l’école à la maison : le contrôle annuel. La Cour constate que, comme l’instruction en famille est minoritaire, elle n’a pas d’impact…

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Christophe Foltzenlogel | ECLJ

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